jeudi 17 novembre 2011

Bush signe une loi octroyant 162 milliards aux guerres d'Irak et Afghanistan

Par Laurent LOZANO AFP - le lundi 30 juin 2008

WASHINGTON (AFP) - Le président américain George W. Bush a promulgué lundi un texte allouant 162 milliards de dollars au financement des guerres en Irak et en Afghanistan jusqu'à l'été 2009, bien après qu'il aura quitté la Maison Blanche.

La guerre sera ainsi encore financée pour plusieurs mois quand, en janvier 2009, succèdera à M. Bush celui qui devra décider de la suite de l'engagement américain. Même si la guerre en Irak, toujours impopulaire, a été supplantée par l'état de l'économie en tête des préoccupations des Américains, elle est un enjeu majeur de la campagne présidentielle. Cette question est aussi de celles sur lesquelles la différence entre le républicain John McCain et le démocrate Barack Obama est la plus flagrante. M. McCain adhère à la politique irakienne de M. Bush et à son refus de tout calendrier de retrait. M. Obama a promis de commencer à faire rentrer les soldats dès sa prise de fonctions s'il est élu. Depuis qu'ils ont pris la majorité au Congrès en janvier 2007, les démocrates ont essayé, en pure perte, d'imposer à M. Bush une date de retrait d'Irak, l'un des mandats que leur avaient confiés les électeurs, selon eux. Ils ont vainement tenté d'inscrire une telle date dans les lois de financement de la guerre. Ils y ont cette fois renoncé, au grand dam des plus radicaux d'entre eux. Ils ont préféré lier au financement de la guerre celui de programmes intérieurs, faisant apparemment le calcul que de tels programmes pouvaient faire auprès des électeurs un meilleur effet que l'échec d'une nouvelle tentative pour forcer le rappel des troupes. "Je suis reconnaissant aux républicains et aux démocrates du Congrès de s'être entendus pour accorder ces financements essentiels sans lier les mains de nos commandants (militaires) et sans calendrier artificiel de retrait d'Irak", a dit M. Bush à l'occasion de la signature du texte. Ce texte, qui pourrait avoir donné lieu au dernier vote parlementaire spécifiquement dédié à ces guerres avant la présidentielle, porte à plus de 650 milliards de dollars le coût de l'engagement en Irak depuis son commencement en 2003. Il a fait l'objet de compromis de part et d'autre, à la Maison Blanche et au Congrès. En échange des 162 milliards de dollars et de l'abandon de toute échéance, M. Bush a accepté que le Congrès associe à ce texte la modernisation d'une loi datant de l'après-guerre sur le paiement des études supérieures des anciens combattants. Il a aussi accepté une prolongation de 13 semaines des indemnités chômage. En signant la loi, M. Bush s'est contenté d'évoquer vaguement l'avenir de la mission irakienne. Il a souligné que la violence en Irak était à son plus bas niveau depuis mars 2004. Conséquence de ces progrès, "certains de nos soldats commencent à rentrer à la maison", a-t-il dit. Mais il ne s'est pas prononcé sur ce qui se produira après l'été et dans les derniers mois de sa présidence. Le contingent américain, renforcé d'environ 30.000 hommes en 2007 pour rétablir un pays près de sombrer dans le chaos, doit diminuer jusqu'en juillet pour s'établir à environ 140.000 hommes. Mais une période d'évaluation doit suivre pour décider de la possibilité de poursuivre ou non la réduction des effectifs. Ce n'est pas la seule décision qui aura des conséquences au-delà de la présidence Bush. Washington et Bagdad négocient actuellement un accord qui gouvernerait la présence militaire américaine à long terme en Irak. Les démocrates s'inquiètent qu'un tel accord ne lie les mains du prochain président.

http://fr.news.yahoo.com/afp/20080630/twl-usa-congres-irak-afghanistan-preside-3caf257.html

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