dimanche 27 novembre 2011

Bolivie : au moins deux morts dans des affrontements, crise diplomatique avec Washington

Les vives tensions en Bolivie ont déclenché une crise diplomatique entre ce pays, en proie à une flambée de violence, et les Etats-Unis, lorsque le président socialiste Evo Morales a exigé l'expulsion de l'ambassadeur américain, accusé d'encourager les divisions.

De violents affrontements entre des partisans du président bolivien Evo Morales et des militants de l'opposition ont fait jeudi au moins deux morts et une dizaine de blessés dans le département de Pando (nord), ont annoncé les autorités.

Les autorités de la région opposée au président Morales ont annoncé la mort de deux personnes à la suite de ces échaufourrées, survenues entre des paysans, soutenant le chef de l'Etat et des groupes de jeunes dans la localité de Porvenir.

Le chef de l'Etat bolivien, allié du président vénézuélien Hugo Chavez, a réclamé mercredi le départ de l'ambassadeur des Etats-Unis, Philip Goldberg, accusé de fomenter la "division de la Bolivie".



Le gouvernement de gauche, qui doit faire face à de violentes manifestations de l'opposition, a dénoncé une "menace de guerre civile" de la part de "groupes fascistes".

Evo Morales, premier président indigène de l'histoire de la Bolivie, tenant de l'anti-libéralisme, est confronté depuis des mois à la fronde de cinq des neuf gouverneurs provinciaux, qui refusent un projet de constitution qualifiée d'"étatiste et indigéniste" par les opposants de droite et réclament la reconnaissance des autonomies régionales.

Ce projet doit être soumis à un réferendum le 7 décembre.

Des affrontements se sont déroulés jeudi matin dans la région de Pando (nord) entre des paysans partisans du président Morales et des groupes de jeunes opposants. Deux personnes ont été blessées par balles dans la banlieue de Cobija (20.000 habitants), la capitale de Pando, non loin de la frontière brésilienne, indiquent des radios locales.

Depuis mardi, des manifestations émaillées de violences, notamment de la part de groupes étudiants, ont éclaté dans les provinces de Santa Cruz, dans l'est du pays, et Tarija (sud), en soutien aux gouverneurs autonomistes de ces régions.

Mercredi, Evo Morales a fustigé l'ambassadeur américain Philip Goldberg pour son soutien supposé aux manifestations et exigé son départ.

"Celui qui cherche la division de la Bolivie, c'est l'ambassadeur des Etats-Unis", a lancé le président. "Sans avoir peur de l'empire (les Etats-Unis), je déclare M. Goldberg persona non grata", a-t-il ajouté.

A Washington, un porte-parole du département d'Etat, Gordon Duguid, a qualifié ces accusations d'"infondées".

Rapidement, Hugo Chavez a apporté son soutien au dirigeant bolivien. "Le président Morales se trouve à la tête de son peuple, défendant la souveraineté de la Bolivie et nous serons avec lui", a-t-il assuré.

L'ambassadeur américain était depuis plusieurs mois dans la ligne de mire des autorités.

Il n'a pas spécialement "le profil bas et incarne une diplomatie dure", a déclaré à l'AFP Hervé Do Alto, chercheur basé à La Paz, estimant que la décision de le déclarer persona non grata faisait partie d'"un processus qui n'a rien de surprenant".

A plusieurs reprises, le gouvernement s'en était pris à l'ambassadeur à propos du rôle que les Etats-Unis entendent jouer dans la lutte contre la culture de la coca, qui sert à la fabrication de la cocaïne.

Le gouvernement a été particulièrement irrité par une récente rencontre entre l'ambassadeur des Etats-Unis et le gouverneur de Santa Cruz, Ruben Costas, le plus farouche opposant libéral au président Morales.

"On lui reproche aussi des réunions privées à Santa Cruz", ajoute un diplomate à La Paz.

L'opposition bolivienne a poursuivi mercredi son mouvement de protestation contre la politique d'Evo Morales, au lendemain de manifestations violentes qui ont éclaté en particulier à Santa Cruz, la région la plus riche de la Bolivie, et à Tarija, celle qui détient les principales ressources en hydrocarbures.

Une explosion, qualifiée d'"acte terroriste" par les autorités, a endommagé mercredi un gazoduc du sud de la Bolivie alimentant le Brésil. Des groupes de jeunes manifestants ont par ailleurs provoqué l'arrêt de la livraison de gaz naturel à l'Argentine et partiellement au Brésil, en occupant une station de pompage d'un gazoduc du sud de la Bolivie.

Le porte-parole du gouvernement, Yvan Canelas, a accusé les gouverneurs régionaux opposés au président Morales de "chercher la guerre civile", mais il a écarté une éventuelle déclaration de l'état de siège.

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Les tensions en Bolivie font au moins 2 morts et déclenchent une crise avec Washington

AFP - LA PAZ (AFP) - Les vives tensions en Bolivie, qui ont déclenché une crise diplomatique entre La Paz et Washington, se sont aggravés jeudi avec des affrontements faisant au moins deux morts tandis que le président Morales avertissait que sa patience "avait des limites".

Alors que les manifestations anti-gouvernementales se poursuivent dans les cinq régions du pays, les heurts entre partisans du gouvernement socialiste et militants d'opposition ont fait jeudi au moins deux morts et une dizaine de blessés dans le département de Pando (nord) selon les autorités régionales.

Devant les affrontements sporadiques mais violents en Bolivie, le président vénézuélien Hugo Chavez, proche allié de M. Morales, s'est autorisé lui-même à intervenir en Bolivie. "Si Evo était renversé, était tué, qu'ils sachent, les putchistes de Bolivie, qu'ils m'ont donné le feu vert pour soutenir tout mouvement armé" a prévenu M Chavez dans un message télévisé tout en assurant qu'il "voulait la paix".

Face aux manifestations anti-gouvernementales qui se poursuivent dans cinq régions, le chef de l'Etat bolivien a averti l'opposition que "la patience a des limites". "Nous allons faire preuve de patience, de prudence, comme toujours tenter d'éviter la confrontation, nous allons faire le gros dos, mais la patience a des limites" a-t-il affirmé.

Le président socialiste avait exigé mercredi l'expulsion de l'ambassadeur américain, accusé d'encourager les divisions. Le chef de l'Etat bolivien a réclamé le départ de l'ambassadeur des Etats-Unis, Philip Goldberg, accusé de fomenter la "division de la Bolivie".

"La décision de président Morales est une grave erreur qui a sérieusement mis à mal les relations bilatérales" a rétorqué jeudi le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormak.

En signe d'apaisement, le ministre bolivien de la présidence, Juan Ramon Quitana, a assuré jeudi que la déclaration de persona non grata de l'ambassadeur Philip Goldberg n'entraînait pas "nécessairement" la rupture des relations diplomatiques.

Le gouvernement de gauche, confronté à de violentes manifestations de l'opposition, a dénoncé une "menace de guerre civile" de la part de "groupes fascistes".

Evo Morales, premier président indigène de l'histoire de la Bolivie, tenant de l'anti-libéralisme, est confronté depuis des mois à la fronde de cinq des neuf gouverneurs provinciaux, qui refusent un projet de constitution qualifiée d'"étatiste et indigéniste" par les opposants de droite et réclament la reconnaissance des autonomies régionales.

Ce projet devrait être soumis à un réferendum le 7 décembre.

Des affrontements se sont déroulés jeudi matin dans la région de Pando (nord) entre des paysans partisans du président Morales et des groupes de jeunes opposants. Deux personnes ont été blessées par balles dans la banlieue de Cobija (20.000 habitants), la capitale de Pando, non loin de la frontière brésilienne, selon des radios locales.

Depuis mardi, des manifestations sporadiques mais violentes, notamment de la part de groupes étudiants, ont éclaté dans les provinces de Santa Cruz, dans l'est du pays, et Tarija (sud), en soutien aux gouverneurs autonomistes de ces régions.

L'ambassadeur américain, Philip Goldberg, était depuis plusieurs mois dans la ligne de mire des autorités. Il n'a pas spécialement "le profil bas et incarne une diplomatie dure", a déclaré à l'AFP Hervé Do Alto, chercheur en sciences politiques basé à La Paz, estimant que la décision de le déclarer persona non grata faisait partie d'"un processus qui n'a rien de surprenant".

A plusieurs reprises, le gouvernement s'en était pris à l'ambassadeur à propos du rôle que les Etats-Unis entendent jouer dans la lutte contre la culture de la coca, qui sert à la fabrication de la cocaïne et accusé l'USAID de rétribuer les opposants de droite.

Le gouvernement a été surtout irrité par une récente rencontre entre l'ambassadeur américain et le gouverneur de Santa Cruz, Ruben Costas, le plus farouche opposant libéral au président Morales.

L'approvisionnement du Brésil en gaz naturel a une nouvelle fois diminué jeudi à cause de la prise de contrôle par les manifestants d'une nouvelle station de pompage dans la région de Chuquisaca (sud-ouest) opéré par la compagnie franco-brésilienne Transierra.

Depuis trois jours la Bolivie ne parvient à fournir au Brésil que 11 millions de Mètres cubes par jours (MMCJ) sur un total de 31 MMCJ prévus.

http://fr.news.yahoo.com/afp/20080911/twl-bolivie-usa-violence-prev-2fbcb6e.html
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historique :

Evo Morales de plus en plus seul
Article publié le 30/06/2008 Dernière mise à jour le 30/06/2008 à 05:56 TUSavina Cuellar, membre de l’opposition bolivarienne, est devenue dimanche le gouverneur de la région de Chuquisaca, dans le sud du pays. Evo Morales doit désormais faire face à un front conservateur solide, à la tête de sept régions sur neuf. La candidate a construit sa victoire sur la proposition d'un référendum relatif au rétablissement de Sucre comme capitale du pays. Sujet que le président a écarté de son projet de nouvelle constitution et qui a déclenché des violences en décembre 2007.

Avec notre correspondant à La Paz, Reza Nourmamode

Vainqueur de l’élection préfectorale dans la région de Chuquisaca, l’ancienne membre du parti présidentiel vient d’infliger une défaite politique particulièrement douloureuse à Evo Morales. Savina Cuellar a en effet promis de faire organiser un référendum national sur le rétablissement de Sucre comme pleine capitale de la Bolivie.

Un sujet délicat pour le gouvernement, qui s’était résolu en décembre dernier à faire passer en force son projet de nouvelle constitution, sans y inclure de référendum sur Sucre.

Autre promesse de la nouvelle préfète qui embarrasse le gouvernement, celle d’organiser un référendum régional sur l’autonomie suivant l’exemple de Santa Cruz.

Ces deux derniers mois, quatre des neuf régions boliviennes, dont les plus riches du pays, se sont en effet autoproclamées autonomes lors de scrutins organisé par l’opposition conservatrice et déclarés illégaux par le pouvoir central.

L’opposition combat farouchement le programme social et indigéniste du président. Evo Morales se retrouve désormais avec face à lui un large front régional dirigé par l’opposition, puisque seuls les préfets d’Oruro et de Potosi font officiellement partie de sa majorité.

Finalement tout pourrait se résoudre le 10 août prochain avec la tenue du référendum révocatoire. Le mandat du président Evo Morales ainsi que celui des 9 préfets régionaux seront alors remis en jeu.

http://www.rfi.fr/actufr/articles/102/article_68036.asp
publié sur Romandie blog le ====================================================================================================================================================================

historique :

Evo Morales de plus en plus seul
Article publié le 30/06/2008 Dernière mise à jour le 30/06/2008 à 05:56 TUSavina Cuellar, membre de l’opposition bolivarienne, est devenue dimanche le gouverneur de la région de Chuquisaca, dans le sud du pays. Evo Morales doit désormais faire face à un front conservateur solide, à la tête de sept régions sur neuf. La candidate a construit sa victoire sur la proposition d'un référendum relatif au rétablissement de Sucre comme capitale du pays. Sujet que le président a écarté de son projet de nouvelle constitution et qui a déclenché des violences en décembre 2007.



Avec notre correspondant à La Paz, Reza Nourmamode

Vainqueur de l’élection préfectorale dans la région de Chuquisaca, l’ancienne membre du parti présidentiel vient d’infliger une défaite politique particulièrement douloureuse à Evo Morales. Savina Cuellar a en effet promis de faire organiser un référendum national sur le rétablissement de Sucre comme pleine capitale de la Bolivie.

Un sujet délicat pour le gouvernement, qui s’était résolu en décembre dernier à faire passer en force son projet de nouvelle constitution, sans y inclure de référendum sur Sucre.

Autre promesse de la nouvelle préfète qui embarrasse le gouvernement, celle d’organiser un référendum régional sur l’autonomie suivant l’exemple de Santa Cruz.

Ces deux derniers mois, quatre des neuf régions boliviennes, dont les plus riches du pays, se sont en effet autoproclamées autonomes lors de scrutins organisé par l’opposition conservatrice et déclarés illégaux par le pouvoir central.

L’opposition combat farouchement le programme social et indigéniste du président. Evo Morales se retrouve désormais avec face à lui un large front régional dirigé par l’opposition, puisque seuls les préfets d’Oruro et de Potosi font officiellement partie de sa majorité.

Finalement tout pourrait se résoudre le 10 août prochain avec la tenue du référendum révocatoire. Le mandat du président Evo Morales ainsi que celui des 9 préfets régionaux seront alors remis en jeu.

http://www.rfi.fr/actufr/articles/102/article_68036.asp

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