dimanche 27 novembre 2011

Crise diplomatique entre le Venezuela et les USA, Chavez crie au complot

AFP - vendredi 12 septembre 2008


Le président du Venezuela Hugo Chavez a ranimé la vieille querelle l'opposant au gouvernement américain qu'il accuse d'avoir fomenté un complot pour le renverser ou le tuer, et donné 72 heures à l'ambassadeur de Washington à Caracas pour quitter le pays.

AFP - CARACAS (AFP) - Le président du Venezuela Hugo Chavez a ranimé la vieille querelle l'opposant au gouvernement américain qu'il accuse d'avoir fomenté un complot pour le renverser ou le tuer, et donné 72 heures à l'ambassadeur de Washington à Caracas pour quitter le pays.

Comme attendu, vendredi Washington a répliqué en sommant l'ambassadeur du Venezuela Bernardo Alvarez de quitter les Etats-Unis et le département américain du Trésor a annoncé le gel des actifs de trois fonctionnaires vénézuéliens accusés de collaboration avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxiste).

Washington tentait vendredi de minimiser la crise avec l'Amérique latine en attribuant l'expulsion de ses diplomates de Bolivie et du Venezuela à des problèmes internes dans ces deux pays.

"Cela reflète la faiblesse et le désespoir de ces dirigeants confrontés à des défis internes et leur incapacité à communiquer efficacement à l'étranger pour obtenir un soutien international", a ajouté le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack au cours d'un point de presse.

Un complot présumé de coup d'Etat et d'assassinat du président Hugo Chavez a été révélé jeudi par la diffusion dans un programme de la télévision publique d'un enregistrement de trois militaires vénézuéliens en pleine conspiration.

Dès cet instant, le président Chavez, appuyé par son gouvernement et son parti PSUV (socialiste), a accusé les Etats-Unis et leur président George W. Bush, d'en être l'origine.

Hugo Chavez a dans la foulée annoncé l'ordre d'expulsion sous 72 heures de l'ambassadeur américain à Caracas, en solidarité avec la Bolivie qui avait la veille expulsé le représentant américain à La Paz, accusé d'encourager les troubles dans ce pays. Les Etats-Unis ont décidé à leur tour d'expulser l'ambassadeur de Bolivie à Washington.

"A partir de ce moment, l'ambassadeur yankee à Caracas a 72 heures pour quitter le Venezuela, en solidarité avec la Bolivie", a annoncé Chavez lors d'un rassemblement de son parti à Puerto Cabello, à 120 km à l'ouest de Caracas. "Allez au diable, yankees de merde", a-t-il ajouté.

"Je veux éviter la guerre civile au Venezuela et qu'ils me tuent. Je n'ai pas peur pour moi, mais de ce qui adviendrait ensuite", a affirmé M. Chavez qui a déjà été la cible d'un coup d'Etat déjoué, en avril 2002.

Selon la presse locale, ce complot présumé visant Chavez et son gouvernement mérite une attention limitée en comparaison de la relation du Venezuela avec les Etats-Unis à la suite de la décision d'expulsion de l'ambassadeur américain Patrick Duddy.

Les principaux quotidiens nationaux avaient d'ailleurs choisi vendredi d'axer leur "une" sur la crise diplomatique. "L'ambassadeur des Etats-Unis expulsé", titrait Ultimas Noticias et "Le président Chavez expulse l'ambassadeur des Etats-Unis", pour El Nacional.

Quant au quotidien El Universal, il a pris le parti de lier cette crise diplomatique au procès dit de "la mallette" qui se déroule à Miami (Etats-Unis, sud). Cette affaire implique quatre ressortissants sud-américains, accusés d'être des agents du gouvernement vénézuélien qui ont introduit en contrebande une somme de 800.000 dollars en Argentine destinée à la campagne électorale de Cristina Kirchner. Un procès que le président Chavez a qualifié de "show" (spectacle).

Plusieurs militaires soupçonnés d'être impliqués dans ce complot présumé ont été arrêtés et interrogés. Le vice-amiral de la Marine, à la retraite, Carlos Millán, a rejeté ces accusations et affirmé qu'il n'avait aucune intention de fuir le pays.

"Les prochains jours, les prochaines semaines vont être difficiles mais nous résisterons à l'agression impérialiste", a prévenu Chavez devant un parterre de centaines de ses partisans qui s'étaient rendus au palais présidentiel jeudi soir en témoignage de solidarité.

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