dimanche 27 novembre 2011

Décès du patriarche de toutes les Russies Alexis II

AFP avec yahoo news le vendredi 5 décembre 2008

Le patriarche de Moscou et de toutes les Russies, Alexis II, chef de la plus grande église orthodoxe du monde, est décédé vendredi à l'âge de 79 ans, a annoncé le service de presse du patriarcat à l'AFP.

"Il est décédé", a indiqué un membre du service de presse, sans plus de précisions.

"Le saint patriarche est décédé dans sa résidence de Peredelkino (près de Moscou, ndlr) dans la matinée", a précisé le chef du service de presse, Vladimir Viguilianski, cité par les agences russes.

Proche du Premier ministre et ex-président Vladimir Poutine, Alexis II, était depuis 1990 le chef de la plus grande Eglise orthodoxe au monde. Il a rétabli, avec l'appui du Kremlin, l'influence de l'Eglise orthodoxe en Russie, après 70 ans d'athéisme soviétique.

"Je suis bouleversé, j'ai du mal à trouver des mots. J'éprouvais un immense respect à son égard", a déclaré à l'agence Interfax le père de la Perestroïka et ex-président soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, réagissant parmi les premiers à l'annonce de sa mort.

Le visage orné d'une imposante barbe blanche, la voix grave, Alexis II était un personnage très respecté des Russes et très présent au plan politique et médiatique, officiant à toutes les grandes liturgies à la cathédrale du Christ-Sauveur en présence souvent des dirigeants du pays.

Il a connu en revanche une longue période de froid avec les catholiques, qu'il accusait de "prosélytisme" en Russie, et avait refusé de recevoir le pape Jean Paul II. Une amorce de rapprochement s'était toutefois esquissée depuis l'avènement de Benoît XVI.

En juin encore, Alexis II avait déclaré que le "prosélytisme" catholique demeurait un "problème" sur "les terres traditionnellement orthodoxes de la Russie et d'autres pays de la CEI" (ex-URSS).

Le Vatican a exprimé sa "surprise" et sa "douleur" à l'annonce du décès du patriarche, dans un bref communiqué diffusé vendredi par son service de presse.

Le secrétaire du conseil pontifical pour l'unité des chrétiens - l'organisme en charge des relations avec les orthodoxes - Mgr Brian Farrel a fait part de "la surprise et la douleur" du Vatican à cette annonce.

"Il est revenu au patriarche Alexis II de guider l'Eglise dans une période de grandes transformations. Il a su assumer cette tâche avec un grand sens des responsabilités et de l'amour de la tradition russe", a déclaré le prélat.

Le Vatican a annoncé que cette première réaction serait suivie des "condoléances officielles" du Saint-Siège.
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Mark Trevelyan Reuters http://fr.news.yahoo.com/4/20081205/twl-russie-patriarche-kgb-bd5ae06.html

Le patriarche Alexis était-il "l'agent Drozdov" au sein du KGB ?

Le patriarche Alexis II, décédé vendredi à 79 ans, a-t-il collaboré pendant plus de trente ans avec le KGB avant de devenir en 1990 le chef de l'Eglise orthodoxe russe ? Lire la suite l'article

Un dossier de l'ancienne police secrète soviétique, retrouvé en Estonie à la fin des années 1990, fournit des éléments pour soutenir cette thèse mais n'apporte pas de preuve indiscutable.

L'Eglise orthodoxe a toujours démenti qu'Alexis ait été l'"agent Drozdov", dont le recrutement en 1958 est signalé dans le "dossier estonien". Mais le doute a toujours plané.

"L'Eglise tout entière était un instrument du KGB, cela ne fait aucun doute, et le patriarche Alexis en était l'agent numéro un", affirme l'ancien espion soviétique Oleg Gordievsky, dans une interview téléphonique à Reuters.

Gordievsky, qui est passé à l'Ouest en 1985, admet qu'il n'a jamais eu aucune preuve de la collaboration d'Alexis aux services secrets mais ne met pas en doute les découvertes faites en Estonie.

Le dossier de 1958 parle du recrutement d'un certain "Drozdov", un pope orthodoxe dont le lieu et la date de naissance correspondent à ceux d'Alexis.

Ancien prêtre et ex-membre du parlement, Gleb Yakounine, qui a fait partie d'une commission chargée de dépouiller les archives du KGB après la chute du communisme, pense également que le patriarche défunt a travaillé avec les "services".

"PAS D'AUTRE CHOIX"

Pour Youri Felchtinsky, spécialiste russe du monde du renseignement installé aux Etats-Unis, "des informations sérieuses" vont dans le sens d'une implication d'Alexis.

"Mais c'est probablement l'une de ces questions qui ne trouveront jamais de réponse, faute de documents irréfutables", explique-t-il.

Il rappelle que l'Eglise orthodoxe russe, décimée par les bolchéviques après la révolution de 1917, a bien été forcée de trouver des accommodements avec le nouveau pouvoir, ne serait-ce que pour survivre et sauver ce qui pouvait encore l'être.

"Des compromis étaient nécessaires. Difficile de dire s'il était vraiment possible d'éviter tout contact avec les services secrets, avec le KGB, surtout si vous parveniez à un certain niveau hiérarchique dans l'Eglise. Il y a toujours un prix à payer", ajoute-t-il.

Pour Gordievsky, l'Eglise orthodoxe, qui a perdu les trois quarts de ses popes et de ses moines dans les purges qui ont suivi la révolution, n'avait pas le choix et devait, au moins dans une certaine mesure, répondre aux sollicitations des autorités.

"Les gens qui allaient à l'église étaient surveillés. S'ils se mariaient à l'église, s'ils faisaient baptiser leurs enfants, tout cela était noté et transmis au KGB. Des informations qui pouvaient vous faire perdre votre emploi", dit-il.

La hiérarchie religieuse, de la base au sommet, était infestée d'informateurs. "Mais pour l'Eglise, il n'y avait pas d'autre choix. Il fallait vraiment être conciliant avec le KGB."

Version française Guy Kerivel

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