dimanche 27 novembre 2011

Les Etats-Unis et l'Inde ont repoussé la signature de leur pacte nucléaire

Par Lachlan CARMICHAEL AFP - 4/10/2008 17:01

NEW DELHI (AFP) - Les Etats-Unis et l'Inde n'ont pas signé samedi leur accord de coopération dans le nucléaire civil, comme c'était pourtant prévu lors de la visite à New Delhi de la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, mais ils se sont engagés à le faire très prochainement.

"Le président (américain George W. Bush) signera l'accord très bientôt", a assuré Mme Rice au cours d'une conférence de presse dans la capitale indienne où elle est arrivée samedi pour 24 heures avant de se rendre au Kazakhstan.

"L'accord est bouclé", a-t-elle insisté, aux côtés de son homologue Pranab Mukherjee. "Je ne veux pas que quiconque pense que nous ayons des problèmes (de fond). Il s'agit de questions administratives", a-t-elle assuré.

Mme Rice était pourtant venue à New Delhi pour apposer les derniers paraphes à ce texte historique annoncé en 2005 par le président Bush et le Premier ministre indien Manmohan Singh.

"Il y a beaucoup de détails administratifs à mettre au point", avait prévenu la secrétaire d'Etat dans l'avion qui l'emmenait en Inde.

En fait, selon des sources du ministère indien des Affaires étrangères, New Delhi souhaitait que l'accord porte le sceau du président Bush.

Validé la semaine dernière par le Congrès américain, ce pacte nucléaire dit "123" doit effectivement être formellement remis à la Maison Blanche pour que le président américain le promulgue sous forme de loi.

"Une fois que le président (Bush) aura signé, le processus sera achevé. Et une fois ce processus bouclé, nous conviendrons d'une date pour la (cérémonie) de signature" formelle par les deux pays, a expliqué M. Mukherjee.

Ce report de la signature de l'accord, pierre angulaire du rapprochement entre les deux puissances, est une nouvelle anicroche dans les négociations âpres menées depuis trois ans à Washington et à New Delhi.

Le voyage de Mme Rice en Inde faisait suite à l'adoption le 27 septembre et le 1er octobre par la Chambre des représentants et le Sénat d'une législation amendée autorisant les Etats-Unis à vendre à New Delhi des réacteurs nucléaires, du combustible à usage civil et des transferts de technologies.

Les deux démocraties espèrent ainsi renforcer leur nouveau "partenariat stratégique", a rappelé Mme Rice.

Car jusqu'à la fin de la Guerre froide, l'Inde s'illustrait par sa diplomatie du "non-alignement". Elle se méfiait des Etats-Unis et était proche de l'URSS, tout en refusant de choisir franchement entre les blocs occidental et soviétique.

La Russie équipe déjà une centrale nucléaire du sud de l'Inde et un accord de coopération est prêt à être paraphé. Paris et New Delhi ont signé le leur le 30 septembre.

Pour que tous ces textes s'appliquent, il a fallu que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et le Groupe des 45 pays fournisseurs de technologies nucléaires (NSG) acceptent en juillet et en septembre la reprise du commerce nucléaire avec l'Inde.

Le NSG et l'AIEA ont de facto levé un embargo international imposé il y a 34 ans à cette puissance atomique militaire depuis ses essais en 1974, puis ceux de mai 1998, et qui refuse de signer le Traité de non-prolifération (TNP).

New Delhi dispose donc d'un régime dérogatoire, puisqu'en principe, le NSG interdit de vendre du matériel nucléaire à des Etats non signataires du TNP. En contrepartie, l'Inde va séparer ses programmes nucléaires militaire et civil et placer sous surveillance internationale 14 de ses 22 réacteurs.

Mme Rice devait quitter New Delhi dimanche pour le Kazakhstan. Elle doit s'entretenir avec le président Noursoultan Nazarbaïev et le Premier ministre Karim Massimov de coopération en matière de sécurité et d'énergie ainsi que de réformes politiques et économiques.

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