dimanche 27 novembre 2011

Sommet UE-Ukraine sur fond de crise à Kiev et au Caucase

Sommet UE-Ukraine sur fond de crise à Kiev et au Caucase

Par Emmanuel Jarry Reuters - Mardi 9 septembre 2008 - 8 H 45

PARIS (Reuters) - L'Union européenne proposera ce mardi à l'Ukraine, lors d'un sommet à Paris sur fond de tension entre la Russie et la Géorgie et de crise politique à Kiev, de conclure dans les prochains mois un accord d'association

Une première étape devrait être franchie lors de ce sommet UE-Ukraine avec la fixation d'un cadre politique pour le futur accord d'association, qui sera lui-même conclu au plus tôt en 2009, "si tout va bien", précise la présidence française.

"Nous avons, non sans difficulté, convaincu nos partenaires de l'Union européenne de conclure sous notre présidence un accord sur le cadre politique de cet accord général en cours de négociation", explique l'entourage du président Nicolas Sarkozy, président en exercice du Conseil européen.

La situation interne à l'Ukraine, les relations difficiles entre Moscou et Kiev et la crise du Caucase, qui ne manquera pas non plus de peser sur la rencontre de Paris, contraignent l'UE et ses dirigeants à marcher sur des oeufs.

Au lendemain d'une nouvelle navette du président français entre Moscou et Tbilissi pour tenter d'apaiser les tensions au Caucase, la présidence de l'UE aura à coeur de ne pas froisser des dirigeants russes très sensibles à tout ce qui touche aux relations de cette ancienne République soviétique avec les pays occidentaux, mais aussi de préserver l'unité des 27.

Le préambule de l'accord cadre et la déclaration finale du sommet de Paris souligneront que le future accord d'association ne préjugera pas des développements de la relation UE-Ukraine, "qui sont laissés ouverts", précise l'Elysée.

"C'est le seul compromis possible entre les points de vue très divergents au sein de l'Union européenne et qui aille à la rencontre des attentes de Kiev", souligne-t-on de même source.

Il n'est donc pas question d'évoquer la perspective d'une éventuelle adhésion de l'Ukraine à l'UE, poussée par les anciens pays communistes d'Europe orientale mais que d'autres membres, comme la France et l'Allemagne, jugent pour le moins prématurée.

La déclaration finale se bornera à qualifier l'Ukraine de "pays européen qui partage avec l'Union une histoire et des valeurs communes", précise la présidence française.

Enfin, le sommet de Paris entérinera la décision de l'UE d'engager avec Kiev un dialogue sur les visas, "dans une perspective à long terme de libéralisation", ajoute l'Elysée.

IOUCHTCHENKO SANS TIMOCHENKO

En raison du retour de Nicolas Sarkozy en France dans la nuit de lundi à mardi après son déplacement à Moscou et Tbilissi, la présidence française à dû retarder de quelques heures le début du sommet de Paris et modifier son ordonnancement.

Outre Nicolas Sarkozy, seront là José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, et Javier Solana, Haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune.

En revanche, le président ukrainien Viktor Iouchtchenko viendra sans le Premier ministre Ioulia Timochenko, ancienne égérie de la "Révolution orange", avec qui il est de nouveau en guerre.

"Ça aurait été une décision forte et positive que de voir les deux dirigeants de la coalition, qui partagent en principe les mêmes valeurs, les mêmes objectifs et le même regard sur la relation entre l'Union européenne et l'Ukraine, venir ensemble", estime un diplomate français. "Compte tenu de la nouvelle crise qui a éclaté le 3 septembre, c'est un objectif psychologiquement hors d'atteinte."

Viktor Iouchtchenko a accusé mercredi dernier Ioulia Timochenko de vouloir faire alliance avec ses rivaux du Parti des régions, pro-russe, et du Parti communiste, et il a menacé d'organiser des élections législatives anticipées.

L'éclatement de la coalition gouvernementale couve depuis des semaines. Une crise attisée par le conflit entre la Russie et la Géorgie, au moment où l'Ukraine voit aussi ses relations se tendre avec Moscou.

La présidence ukrainienne a accusé Ioulia Timochenko d'avoir trahi l'intérêt national en ne soutenant pas la Géorgie et de rechercher l'appui de Moscou pour l'élection présidentielle de 2010.

Le 13 août, Kiev avait annoncé, en signe de solidarité avec la Géorgie, à l'issue d'une visite de Viktor Iouchtchenko à Tbilissi, des restrictions aux mouvements des navires de guerre russes basés dans le port ukrainien de Sébastopol, en Crimée, sur la Mer Noire. Des mesures aussitôt dénoncées par la Russie.

Service Informations générales : http://fr.news.yahoo.com/rtrs/20080909/tts-union-ukraine-sommet-ca02f96.html

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