dimanche 27 novembre 2011

A Damas, Sarkozy tente de peser sur le Proche-Orient, met en garde l'Iran

Par Nadège PULJAK AFP - Jeudi 4 septembre 2008, 14h05

DAMAS (AFP) - Le président Nicolas Sarkozy a achevé jeudi une visite à Damas où il a tenté d'accroître le poids de la France au Proche-Orient mais ses efforts se sont heurtés aux difficultés des discussions entre la Syrie et Israël et au défi du nucléaire iranien.

Le président français, également président en exercice du Conseil européen, a conclu sa visite de deux jours - la première d'un chef d'Etat occidental depuis cinq ans - par un sommet quadripartite: France, Syrie, Qatar et Turquie.

M. Sarkozy en a profité pour lancer une mise en garde sur l'Iran.

"L'Iran prend un risque majeur à continuer le processus d'obtention du nucléaire militaire - ce qui est notre certitude - parce qu'un jour, quel que soit le gouvernement israélien, on peut se retrouver un matin avec Israël qui a frappé", a-t-il déclaré.

"Il ne s'agit pas de savoir si c'est légitime, intelligent ou pas. Qu'est-ce qu'on fera à ce moment-là? Ca sera la catastrophe. Il faut éviter cette catastrophe", a-t-il martelé.

Au cours de ce mini-sommet d'une heure ont été abordées, outre l'Iran, les négociations syro-israéliennes via la Turquie, ou encore les relations syro-libanaises.

Selon M. Sarkozy, "ce n'est pas une folie que de s'occuper de tous les conflits de la région en même temps. Je crois qu'au contraire c'est sage, car tous (...) se tiennent, sont interdépendants", a-t-il dit.

Le chef de l'Etat français espère faire en sorte que la France et l'UE puissent peser, aux côtés des Etats-Unis, dans la résolution des conflits du Proche-Orient.

Il a invité la Syrie à "jouer un rôle important pour convaincre" l'Iran de renoncer au nucléaire militaire.

Mais lui-même semble avoir eu du mal à convaincre son interlocuteur puisque le président syrien Bachar al-Assad a persisté à dire que le nucléaire iranien était "civil" et "non pas militaire".

Autre difficulté: les négociations - indirectes - entre Israël et la Syrie ont repris en mai après un intervalle de huit ans.

Un 5è round prévu pour dimanche à Istanbul a été reporté en raison de la démission d'un négociateur israélien, selon Damas, et l'annonce d'une démission prochaine du Premier ministre Ehud Olmert, empêtré dans des affaires judiciaires, fait peser une incertitude sur l'avenir.

Le Premier ministre turc, Recip Tayyip Erdogan, s'est voulu rassurant en se déclarant "convaincu que le successeur de M. Olmert va continuer ce processus".

Il a ajouté que la 5è session de négociations se tiendrait finalement les 18-19 septembre. "Pour le moment, ce processus avance d'une manière positive", a-t-il dit.

Le président Assad a proposé à la France de soutenir le processus de paix qui doit résoudre la question centrale du Golan annexé par Israel et M. Sarkozy a répondu que, la France serait "disponible pour aider à ces négociations directes de manière diplomatique, politique, économique, militaire" quand elles commenceraient.

Toutefois, le président Assad a affirmé que cela ne serait possible qu'après la venue au pouvoir d'un nouveau Premier ministre israélien et "d'une nouvelle administration américaine convaincue du processus de paix", soulignant le "rôle important" des Etats-Unis dans cette région.

Damas et Washington sont en froid, l'administration de George W. Bush accusant la Syrie de soutenir le terrorisme en appuyant le Hezbollah chiite libanais et en facilitant l'infiltration d'insurgés étrangers vers l'Irak.

Israël avait exprimé mercredi ses doutes que l'UE puisse contribuer à faire progresser les discussions avec la Syrie et l'a invitée à "faire très attention dans ses rapports avec" Damas.

Enfin, concernant Syriens et Libanais, M. Sarkozy, qui avait oeuvré à leur rapprochement en recevant le 12 juillet à Paris leurs deux présidents, a souhaité que leur promesse d'établir des relations diplomatiques se traduisent "dans les faits".

M. Assad a quant à lui relevé que la situation au Liban, pays sur lequel la Syrie a exercé une tutelle pendant trente ans, était encore "précaire".

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire