jeudi 8 décembre 2011

Une zone démilitarisée entre le Cambodge et la Thaïlande

LA HAYE (Reuters) - La Cour internationale de justice (CIJ) a ordonné lundi à la Thaïlande et au Cambodge de retirer leurs armées des zones entourant un temple hindou revendiqué par les deux pays.

Depuis l'indépendance de l'ancien protectorat français en 1953, le Cambodge dispute à la Thaïlande la jungle des montagnes Dangrek et ses trois temples hindous situés à la frontière.

Les deux pays revendiquent notamment le site entourant le temple de Preah Vihear, classé au patrimoine mondial de l'Unesco et dont les premières fondations datent du IXe siècle.

Des dizaines de milliers de villageois ont dû quitter la zone et 18 personnes ont été tuées depuis la reprise de combats en février dernier.

La situation "demeure instable" et "susceptible de se détériorer", estime la Cour internationale de justice, qui a défini une zone démilitarisée autour du temple.

La CIJ appelle les deux pays à reprendre les pourparlers et à laisser entrer dans la zone des observateurs de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean), ce que Cambodgiens et Thaïlandais ont accepté.

Le ministre thaïlandais des Affaires étrangères, Kasit Piromya, a dit que Bangkok respecterait la décision de la CIJ.

"Nous sommes satisfaits de voir que le retrait des troupes s'applique à la fois au Cambodge et à la Thaïlande, contrairement à ce que le Cambodge souhaitait", a-t-il dit à la presse à La Haye. "Il faut se parler (...) Allons à la table des négociations", a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie cambodgien, Hor Namhong, s'est félicité lui aussi de la décision de La Haye et a estimé que l'instauration d'une zone démilitarisée devrait mettre un terme aux violences. "Ce plan signifie qu'il va y avoir un cessez-le-feu permanent. Cela signifie la fin de l'agression de la Thaïlande contre le Cambodge", a-t-il déclaré à La Haye.

Selon le ministre thaïlandais de la défense, Phnom Penh va attendre la formation du nouveau gouvernement issu des élections du 3 juillet pour s'asseoir à la table des négociations.

"Nous sommes prêts à entamer des discussions avec les Cambodgiens s'ils nous contactent mais nous pensons qu'ils vont attendre la formation du nouveau gouvernement thaïlandais. Tout retrait des troupes doit être fait par les deux parties", a prévenu Pravit Wongsuwan, dans un entretien accordé à Reuters.

Le tribunal international a toutefois rejeté la demande de la Thaïlande de classer le litige et a autorisé les Cambodgiens à avoir un libre accès au temple de Preah Vihear pour livrer des provisions à son personnel non militaire.

Aaron Gray-Block, Marine Pennetier et Benjamin Massot pour le service français, édité par Gilles Trequesser

source : yahoonews.fr

publié sur romandie blog le 18/07/2011 18:07

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