jeudi 8 décembre 2011

Les deux journalistes de France 3 otages en Afghanistan ont été libérés

Les deux journalistes français Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière, otages en Afghanistan depuis 18 mois, ont retrouvé la liberté mercredi, ont annoncé les autorités françaises, qui ont assuré n'avoir versé aucune rançon pour cette libertation

Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, qui travaillaient pour un magazine de la chaîne de télévision publique France 3, avaient été enlevés le 30 décembre 2009 à 60 kilomètres de Kaboul, dans la province de Kapisa, région dont sont chargées les troupes françaises dans le cadre de la coalition.

Leur retour en France est prévu jeudi matin.

L'interprète afghan des deux journalistes, Reza Din, a également été relâché mercredi. Leurs deux autres accompagnateurs ont été libérés "il y a un certain temps", mais cette libération n'avait pas été rendue publique pour des raisons de sécurité, a précisé le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé.

Les deux journalistes sont "dans un état de santé physique et moral étonnamment bon", a déclaré à l'AFP un responsable de l'ambassade de France à Kaboul, où se trouvaient les deux hommes dans la soirée.

Les deux reporters de France 3 ont été "récupérés quelque part dans la province de Kapisa (au nord-est de Kaboul), qu'ils n'ont jamais quittée depuis leur enlèvement", selon cette même source.

"La France ne paie pas de rançons", a affirmé M. Juppé, interrogé sur les circonstances de la libération de deux journalistes.

Le chef de la diplomatie a ajouté, lors d'une brève déclaration à la presse, que le président afghan Hamid Karzaï avait "aidé" à leur libération.

"Ils arriveront demain matin à Villacoublay (près de Paris) à 08h00 (06h00 GMT) et je serai bien évidement là pour les accueillir", a déclaré Béatrice Coulon, compagne d'Hervé Ghesquière.

"On est passé des larmes au rire !", a raconté la journaliste Florence Aubenas, ex-otage en Irak et marraine du comité de soutien aux otages, qui participait à Paris au rassemblement pour les 550 jours de leur captivité quand a éclaté l'annonce de la libération des deux journalistes.

Même émotion du côté de la mère de Stéphane Taponier, également présente, qui a raconté avoir appris la nouvelle "par téléphone". "C'est le président Sarkozy. Ils étaient libres et ils arrivaient demain. Voilà, c'est merveilleux, c'est tout ce que j'ai à vous dire".

Joie, soulagement, plaisir et hommage au travail des journalistes en zone de conflit, la déferlante de réactions était unanime après l'annonce de cette libération.

"C'est la très, très bonne nouvelle, c'est un soulagement, même si on avait des éléments qui nous donnaient à penser que les négociations se déroulaient normalement. On a eu tellement de douches écossaises et tellement de mauvaises nouvelles qu'on avait toujours peur que ça ne débouche pas", a réagi Rémy Pflimlin, président de France Télévisions.

Aucun détail n'avait été communiqué mercredi soir par le gouvernement français sur la teneur des négociations entre les services français et les ravisseurs.

"Pourquoi cela a-t-il été aussi long ? Parce que nous avions face à nous une organisation ou plutôt une désorganisation extrêmement complexe avec plusieurs responsables qu'il fallait identifier. Il a fallu démêler les fils de tout cela (...). Cela a été extrêmement compliqué, extrêmement long avec des espoirs souvent décus", a expliqué M. Juppé.

Le ministre des Affaires étrangères a également dit qu'il ne pensait pas qu'il y ait un lien entre cette libération et l'annonce le 23 juin d'un prochain début de retrait des 4.000 soldats français actuellement en Afghanistan. "Nous avions des signaux bien avant", a-t-il assuré.

Au siège parisien de l'association Reporters sans Frontières, les portraits des otages qui ornaient la façade depuis 18 mois ont été décrochés.

Publié sur facebook le 29/06/2011 23:19

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