mardi 6 décembre 2011

Plusieurs foyers de crise se déclarent : Bielorussie, Liban, Egypte, Vatican

La Biélorussie accuse Berlin et Varsovie de tentative de coup d'Etat
LEMONDE.FR avec AFP | 20.01.11 | 14h44 • Mis à jour le 20.01.11 | 17h12

Le président Alexandre Loukachenko, à Minsk.AP/Sergey Ponomarev

Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a accusé, jeudi 20 janvier, la Pologne et l'Allemagne d'avoir tenté de le renverser, et a averti que son pays adopterait des sanctions contre l'UE si cette dernière s'en prenait à Minsk en raison de la répression de l'opposition.

"Si quelqu'un tente de mettre en place des sanctions économiques ou autres contre le pays, nous devons réagir sans délai et préparer en riposte des mesures, y compris les plus dures", a-t-il déclaré, selon son service de presse.
Revenant sur la manifestation de l'opposition le 19 décembre contre sa réélection controversée, le président de la Biélorussie a accusé l'Allemagne et la Pologne d'avoir ainsi cherché à le renverser. "Tout le programme, tout l'argent venaient d'Allemagne ou de Pologne, ou (ont été envoyés) à travers l'Allemagne et la Pologne. C'est là-bas que le programme pour renverser l'ordre constitutionnel (du pays) a été rédigé", a-t-il dit.

LE PARLEMENT EUROPÉEN DEMANDE DES SANCTIONS

Le Parlement européen a appelé, jeudi, l'Union européenne à adopter des sanctions contre Minsk en raison de l'arrestation, notamment, de nombre d'opposants et de poursuites criminelles engagées contre les candidats de l'opposition à la présidentielle. Les eurodéputés ont notamment réclamé que soit réintroduite "l'interdiction de visa à l'encontre des hauts dirigeants biélorusses", et qu'elle soit élargie à d'autres responsables du régime. Les parlementaires veulent en outre geler les avoirs de ces responsables et envisager "des sanctions économiques ciblées et le gel de toutes les aides macrofinancières" et des prêts accordés à Minsk.

L'Union européenne avait imposé en 2006 de telles interdictions de visa au président Alexandre Loukachenko et à une quarantaine de responsables biélorusses pour protester contre la répression de l'opposition. Ces sanctions avaient été suspendues en 2008 afin d'encourager une ouverture du régime biélorusse, qui entretenait alors des relations difficiles avec la Russie, son principal allié. Ces espoirs ont été douchés le 19 décembre, lorsque M. Loukachenko a été réélu avec avec près de 80 % des suffrages, lors d'un scrutin entaché de fraudes, selon les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.

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Crise politique au Liban : la Turquie et le Qatar suspendent leur médiation
LEMONDE.FR avec AFP | 20.01.11 | 13h47 • Mis à jour le 20.01.11 | 16h26

Les dirigeants syrien, turc et qatari étaient réunis, lundi 17 janvier, à Damas, pour discuter de la crise politique au Liban.AP/HO

La Turquie et le Qatar ont suspendu, jeudi 20 janvier, leur médiation destinée à débloquer la grave crise politique au Liban, après deux jours de contacts infructueux, au moment où l'armée continuait de renforcer sa présence à Beyrouth surtout devant les institutions de l'Etat.

Depuis des mois le Liban est divisé à propos du tribunal de l'ONU (TSL) chargé d'enquêter et de juger les responsables de l'assassinat, en 2005, de l'ancien premier ministre sunnite Rafic Hariri dans un attentat à Beyrouth qui avait plongé le pays dans la tourmente et provoqué des crises à répétition.

Avec la démission des ministres de son camp, le 12 janvier, le puissant mouvement armé chiite Hezbollah, qui s'attend à être mis en cause par le TSL, a provoqué la chute du gouvernement dirigé par le fils de Rafic Hariri, Saad, après avoir fait pression sans succès sur celui-ci pour qu'il désavoue le TSL. Allié de la Syrie et de l'Iran, le Hezbollah, considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et Israël, accuse le tribunal de tremper dans un complot "israélo-américain" visant à le détruire, et prévient qu'il se "défendra" contre toute charge. Le camp de Saad Hariri est soutenu par l'Arabie saoudite et les Etats-Unis.

"LE HEZBOLLAH A DÉCIDÉ DE RECOURIR À L'ACTION MILITAIRE"

"Nos efforts ont débouché sur une proposition qui tient compte des exigences politiques et légales pour régler la crise sur la base de l'initiaive syro-saoudienne", ont expliqué les ministres turc Ahmet Davutoglu et qatari Hamad ben Jassem ben Jabr al-Thani, après deux jours de discussions intensives avec les principaux protagonistes. "Mais tenant compte de certaines réserves, ils (les ministres) ont décidé de suspendre leurs efforts pour le moment et de quitter Beyrouth pour consulter leurs dirigeants", ajoute le texte.

La proposition turco-qatarie a été soumise au Hezbollah dans la nuit, mais aucune réaction n'a pu être obtenue du mouvement. Cependant pour Atef Majdalani, un député de la majorité parlementaire de Saad Hariri, les derniers développements montrent que "le Hezbollah a décidé de recourir à l'action militaire et de continuer son coup lancé avec la démission des ministres de son camp".

INQUIÉTUDES INTERNATIONALES

Cette suspension survient au lendemain de l'annonce par l'Arabie saoudite qu'elle abandonnait sa médiation avec la Syrie, en parlant d'une situation "dangereuse" qui pourrait mener à la partition du Liban. Selon plusieurs sources politiques, l'initiative syro-saoudienne proposait que le Liban désavoue le TSL en échange de garanties du Hezbollah qu'il ne recourrait pas à ses armes contre ses rivaux et qu'il éviterait de paralyser les institutions de l'Etat.

La nouvelle crise inquiète fortement la communauté internationale, qui craint une résurgence des violences, notamment après le dépôt, lundi, de l'acte de l'accusation, dont le contenu est resté confidentiel pour le moment. Selon des correspondants de l'AFP sur place, l'armée a continué de renforcer ses effectifs dans la capitale libanaise, avec l'apparition de chars, surtout autour des institutions publiques, dont le Sérail, la résidence du premier ministre, et le déploiement de barrages routiers.

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Egypte : la plus haute institution islamique suspend son dialogue avec le Vatican
LEMONDE.FR | 20.01.11 | 16h36 • Mis à jour le 20.01.11 | 16h57

Benoît XVI a souligné l'"urgente nécessité" pour les gouvernements du Moyen-Orient d'adopter, "des mesures efficaces pour la protection des minorités religieuses".AFP/ALBERTO PIZZOLI

La plus haute institution de l'islam sunnite, Al-Azhar, dont le siège est au Caire, a annoncé, jeudi 20 janvier, qu'elle suspendait ses réunions avec le Vatican en raison de remarques du pape Benoît XVI qui "attaquent" l'islam. Le Vatican a réagi peu après, affirmant vouloir poursuivre le dialogue.

Al-Azhar explique dans un communiqué que "le gel a été provoqué par les attaques répétées contre l'islam du pape Benoît XVI (...). Le pape a répété que les musulmans opprimaient les non-musulmans vivant avec eux au Moyen-Orient". Ces réunions avaient lieu jusqu'à présent deux fois par an.

"Quoi qu'il arrive, la ligne d'ouverture et de désir de dialogue du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux reste inchangée", a déclaré de son côté le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi. "Le conseil pontifical pour le dialogue interreligieux est en train de rassembler les informations nécessaires en vue d'une bonne compréhension de la situation", a-t-il précisé.

"DES MESURES EFFICACES POUR LA PROTECTION DES MINORITÉS RELIGIEUSES"

Cette annonce intervient après une série d'échanges tendus entre les autorités égyptiennes et le Vatican. Le Caire reproche à Benoît XVI d'avoir réclamé avec force la protection des chrétiens d'Orient après l'attentat contre une église copte d'Alexandrie, des interventions dénoncées comme des ingérences par l'Egypte.

Ce dernier avait souligné l'"urgente nécessité" pour les gouvernements du Moyen-Orient d'adopter "des mesures efficaces pour la protection des minorités religieuses", se déclarant notamment favorable aux démarches en vue d'une "réponse concertée de l'Union européenne afin que les chrétiens soient défendus au Moyen-Orient".

A plusieurs reprises depuis l'attentat, l'Egypte a affirmé que la sécurité de ses citoyens, quelle que soit leur confession, relevait de sa seule souveraineté. Les coptes égyptiens sont pour la plupart orthodoxes, avec une minorité de catholiques. Ils représentent 6 à 10 % des quelque 80 millions d'Egyptiens, en grande majorité musulmans sunnites.

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