mardi 6 décembre 2011

Alliot-Marie écarte toute démission, dit payer ses vacances en Tunisie

La chef de la diplomatie française, Michèle Alliot-Marie, accusée d'avoir profité des largesses d'un homme d'affaires lié au clan Ben Ali et déjà critiquée pour des propos controversés sur la Tunisie, a rejeté mercredi toute démission, réclamée par l'opposition socialiste.
"Pour des choses qui sont fausses, pour des assertions, non, pas du tout", a déclaré Mme Alliot-Marie, interrogée pour savoir si elle pensait démissionner. La ministre, 64 ans, et membre du gouvernement depuis 2002, dirige la diplomatie française depuis deux mois et demi.

"Si je prends mes vacances parfois en Tunisie, c'est à mes frais, voyages et hôtels", a-t-elle assuré ensuite devant l'Assemblée nationale.

Elle répondait à des interrogations sur l'utilisation fin 2010 par elle et sa famille d'un jet privé en Tunisie, alors en révolte contre son président. Pour l'opposition socialiste, Michèle Alliot-Marie s'est "totalement disqualifiée" avec ce voyage et n'a "plus sa place au gouvernement".

L'hebdomadaire Le Canard Enchaîné a révélé qu'elle avait bénéficié entre Noël et le Jour de l'An de l'avion d'un Tunisien, Aziz Miled, entre Tunis et la ville de Tabarka, pour y passer des vacances dans un hôtel lui appartenant. Elle était accompagnée de ses parents et de son compagnon, Patrick Ollier, lui aussi ministre (Relations avec le Parlement). Ce voyage est intervenu deux semaines après le début de la révolte tunisienne.

Ami du couple, Aziz Miled est présenté par Le Canard Enchaîné comme un proche de Belhassen Trabelsi, beau-frère de l'ex-président Zine el Abidine Ben Ali. Cet homme d'affaires fait partie d'une liste de personnalités tunisiennes dont la Suisse a gelé les avoirs le 19 janvier.

Pour le compagnon de la ministre, Patrick Ollier, Aziz Miled est "une victime" du clan Ben Ali. "Certainement il connaissait le président Ben Ali, mais il a construit sa fortune de ses propres mains" et a été "spolié" par les Trabelsi qui lui ont "pris 20% de sa compagnie" aérienne, a-t-il précisé à la radio RTL.

Cet ami "est un chef d'entreprise respecté en Tunisie", a renchéri Michèle Alliot-Marie, dont l'adjoint chargé des Affaires européennes, Laurent Wauquiez, a dénoncé une "campagne indigne d'acharnement" contre elle.

Michèle Alliot-Marie avait récemment admis ces vacances en Tunisie. "Comme des millions de Français, je vais en Tunisie. Voilà tout", avait-elle expliqué.

"Quand on est dans un gouvernement, on n'a pas à utiliser des moyens privés" liés à une famille controversée, a rétorqué également sur RTL la patronne du parti socialiste Martine Aubry. Avoir "des liens très personnels avec la Tunisie" rend "aveugle", avait jugé récemment Ségolène Royal, ex-candidate socialiste à la présidentielle de 2007.

Ministre depuis plus de huit ans en France (Intérieur, Défense et Justice), Michèle Alliot-Marie avait déjà été critiquée après son offre le 11 janvier d'une coopération policière au régime de l'ex-président, alors que les manifestations se multipliaient en Tunisie.

Après avoir dû reconnaître que la diplomatie française avait sous-estimé l'ampleur de la protestation en Tunisie, elle a aussi été sommée de s'expliquer sur la fourniture de grenades lacrymogènes au régime Ben Ali.

Pour les socialistes, la ministre n'"a pas dit la vérité" à ce sujet. Le 25 janvier, Michèle Alliot-Marie avait assuré que la coopération policière de la France avec la Tunisie s'effectuait "essentiellement dans le cadre d'Interpol".

Depuis, le Premier ministre François Fillon a indiqué que la France avait bien autorisé l'exportation de produits explosifs en Tunisie en novembre 2010 et janvier 2011, juste avant le départ de Ben Ali, mais que les livraisons n'avaient pas été effectuées.

source : http://actu.orange.fr/une/alliot-marie-ecarte-toute-demission-dit-payer-ses-vacances-en-tunisie_95325.html

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AFP - 04/02/2011 à 15:44
Le jet emprunté par Alliot-Marie en Tunisie surtout utilisé par le clan Ben Ali
L'avion qui a transporté fin 2010 la ministre française Michèle Alliot-Marie pendant ses vacances tunisiennes était surtout utilisé par le beau-frère de Zine el-Abidine Ben Ali affirme vendredi le site Médiapart, une information jugée sans nouveauté par son cabinet.
La ministre française des Affaires étrangères a déclaré vendredi que le propriétaire de l'avion ne figure pas sur la liste des proches de l'ex-président Ben Ali dont les avoirs sont gelés par l'UE.

L'avion dans lequel j'ai fait le trajet Tunis-Tabarka appartient à la société Nouvelair, qui a été créée par M. Miled. M. Miled a été spolié et associé de force avec M. Trabelsi (Belhassen Trabelsi, beau-frère honni du président déchu, ndlr) qui l'a forcé à fusionner Nouvelair avec sa compagnie Karthago. Dans cette opération, M. Trabelsi a tout simplement pris 20% des parts et la présidence de la société", a expliqué Mme Alliot-Marie.

Le site internet d'informations affirme avoir recueilli des indices convergents montrant que l'avion appartenait bien au clan Ben Ali, ce qui semble affaiblir la défense de la chef de la diplomatie française, dont l'opposition demande la démission.

Il est reproché à la ministre de s'être rendue fin décembre en Tunisie, avec son compagnon Patrick Ollier, également ministre, alors que la révolte contre Ben Ali avait commencé, puis d'avoir bénéficié pour un vol intérieur du jet privé d'un de ses amis, l'homme d'affaires tunisien Aziz Miled.

La ministre assure qu'Aziz Miled est "une victime" plus qu'un proche du clan Ben Ali.

Selon Médiapart, ce jet privé, un Bombardier Challenger immatriculé TS-IBT, est celui qui, lors d'une escale en Sardaigne, avait été soupçonné d'avoir transporté Zine Ben Ali, lorsqu'il avait fui son pays, dans la soirée du 14 janvier.

L'ex-président, qui s'est réfugié en Arabie Saoudite, ne s'y trouvait pas, mais Médiapart se demande si des membres du clan Ben Ali n'y avaient pas pris place.

Le site doute aussi que l'avion soit la propriété du seul Aziz Miled. "Officiellement, il appartient au groupe Nouvelair, fruit d'une fusion entre la compagnie éponyme de M. Miled et celle de Belhassen Trabelsi, Karthago Airlines, devenu PDG de la nouvelle entité", dit Médiapart.

"D'après les relevés de l'office européen d'aviation EuroControl, le jet du scandale (...) est enregistré au seul nom de la compagnie Karthago Airlines, une société fondée par Belhassen Trabelsi, le beau-frère honni de Ben Ali, et pièce centrale du système de corruption tunisien", ajoute-t-il.

II n'y a "rien de neuf dans les faits", a réagi l'entourage de la ministre. "Depuis le début, on dit que l'avion appartenait à la société Nouvelair dont Aziz Miled est fondateur et qui a été associé de force à Trabelsi", a-t-on ajouté.

Médiapart se réfère également à des témoignages en Tunisie pour affirmer que Belhassen Trabelsi était le principal utilisateur de l'appareil.

Selon le site, les lettres BT à la fin de l'immatriculation de l'avion peuvent signifier que ce dernier en était le propriétaire ou le principal utilisateur, comme cela est l'usage dans l'aviation

source : http://actu.orange.fr/une/le-jet-emprunte-par-alliot-marie-en-tunisie-surtout-utilise-par-le-clan-ben-ali_96393.html

publié sur romandie blog le 2/02/2011 20:42

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Quatre personnes au moins ont été tuées et 17 autres blessées,samedi 5 février, dans le nord de la Tunisie, où la police a ouvert le feu pour repousser des manifestants qui lançaient pierres et cocktails Molotov sur un poste de police.

Environ un millier de personnes, selon une source au ministère de l'intérieur tunisien, s'étaient rassemblées pour dénoncer le chef du commissariat de lka ville Kef, accusé d'abus de pouvoir. Ils ont jeté des pierres et des cocktails molotov dans le commissariat. Les policiers locaux ont tiré, selon eux pour les empêcher de rentrer à l'intérieur du bâtiment, faisant deux morts. Le ministère de l'Intérieur a arrêté le chef de la police du Kef suite à ces événements.

L'après-Ben Ali en Tunisie est marqué par des accrochages entre police, proche du pouvoir déchu, et population. A Sidi Bouzid, d'où est partie la 'révolution du jasmin', deux policiers ont été arrêtés samedi 5 février. Ils sont soupçonnés d'avoir provoqué un incendie qui a ravagé leur commissariat, tuant deux jeunes hommes qui se trouvaient en détention pour état d'ébriété sur la voie publique

lemonde.fr le 6 février 2011

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