jeudi 8 décembre 2011

Nouvellles sur le front lybien

Libye : les rebelles se préparent à prendre Brega
Les insurgés, galvanisés par la reconnaissance internationale de leur représentation politique, tentaient samedi d'avancer sur le front Est en direction du port pétrolier de Brega, après y avoir réussi une incursion vendredi soir
Les rebelles ont assuré que leur progression était régulière, mais ralentie samedi par la découverte de tranchées défensives creusées autour de la localité et remplies de produits inflammables.

"Nous avançons et nous sommes très près de Brega", a déclaré Moustafa El-Sagezli, membre du conseil militaire de la rébellion, assurant que les forces fidèles au régime du colonel Mouammar Kadhafi s'étaient retranchées dans la ville, désormais tenue par 3.000 loyalistes.

Vendredi soir, une unité de reconnaissance de la rébellion forte de 50 hommes est entrée dans Brega par le nord avant de se replier peu avant minuit (22H00 GMT) et les insurgés chargés d'attaquer par le sud et par l'est progressent "lentement, mais sûrement", a-t-il ajouté.

Les rebelles ont aussi un soutien appuyé des avions de l'Otan, qui ont annoncé samedi avoir détruit la veille 14 cibles militaires près de cette cité (chars, autres véhicules militaires, etc.).

Samedi matin, les insurgés arrivant par le nord se trouvaient à 4 km de Brega, tandis que ceux de l'est étaient encore à 10 ou 20 km de la ville.

Des mines et une série de tranchées dissimulées les ont en effet forcés à ralentir pour limiter les pertes humaines. La bataille, engagée jeudi soir sur les trois axes après des mois d'enlisement sur le front Est, a déjà fait au moins 10 morts et 172 blessés.

Les rebelles n'étaient pas en mesure de préciser la nature des produits chimiques déversés dans les tranchées, mais le choix est vaste à Brega, un important site pétrochimique.

Cette tactique faisait cependant craindre aux insurgés que les loyalistes ne sabotent ces installations vitales, par où transitaient une grande part des 1,4 million de barils de pétrole produits chaque jour par la Libye avant le début de la révolte.

A l'hôpital d'Ajdabiya, carrefour routier à 80 km à l'est de Brega, la plupart des blessés étaient victimes d'explosions de mines, contrairement aux combats précédents, où l'artillerie lourde provoquait les plus lourdes pertes, selon des sources médicales.

Allongé sur un lit d'hôpital, Ali Saleh, 19 ans, a raconté avoir été blessé à un genou quand son blindé, circulant au sein de la colonne centrale des rebelles, a heurté une mine. "Nous étions tout près de Brega à environ 03H00 du matin, l'Otan nous a ordonnés de nous replier. Nous reculions quand notre blindé a touché une mine qui a détruit les chenilles", a-t-il expliqué.

Selon le commandant El-Sagezli, plus de 250 mines ont déjà été découvertes dans la zone.

Brega, enjeu financier de taille

Reprendre l'important port pétrolier de Brega à la pointe sud-est du Golfe de Syrte actuellement aux mains des forces du colonel Mouammar Kadhafi améliorerait nettement la situation financière des rebelles, en plus de les fournir en hydrocarbures.

En effet, les membres du groupe de contact sur la Libye réunis vendredi à Istanbul ont pleinement reconnu la rébellion, qualifiant son Conseil national de transition (CNT) d'"autorité gouvernementale légitime", afin de lui apporter l'aide financière qu'elle réclame, y compris à travers des mécanismes l'autorisant à exporter du pétrole.

Le colonel Kadhafi a une nouvelle fois balayé ces déclarations : "Reconnaissez un million de fois le soi-disant CNT, cela n'a aucune portée pour le peuple libyen", a-t-il martelé dans un discours retransmis par haut-parleurs à ses partisans à Zliten, une autre ville dans le viseur des rebelles, à 150 km à l'est de Tripoli.

A l'ouest, la situation était relativement calme samedi, après les brusques avancées de ces derniers jours, ont dit des responsables militaires à Goualich, à une centaine de kilomètres au sud de Tripoli.

"Aujourd'hui, les forces kadhafistes ont bombardé, il y a eu cinq frappes, des (missiles) Grad et au canon. Les rebelles ont répliqué en tirant des roquettes", a déclaré le commandant d'un poste de contrôle, Chaban Aaboz.

"Il n'y a pas eu de bataille dans la vallée (près de Goualich), c'est calme : les kadhafistes opèrent quelques mouvements, mais ils sont suffisamment loin de nous pour que ça ne pose pas de problèmes", a-t-il ajouté.

Et la tendance n'était pas à l'offensive dans l'immédiat.

"Il y a des rebelles toujours positionnés à une dizaine de kilomètres d'Al-Assabaa (17 km au nord de Goualich). La position est sécurisée : nous sommes en discussions avec des gens d'Al-Assabaa pour voir comment les civils peuvent quitter la ville avant que nous ne lancions l'assaut", a expliqué un autre commandant rebelle, Mokhtar Lakhdar

source : orangeactu.fr

publié sur romandie blog le 16/07/2011 21:37

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