mardi 6 décembre 2011

L'UE met la Hongrie en demeure sur sa loi sur les médias et la Hongrie dit que la France et l'Allemagne doivent en faire autant

La Commission européenne a mis en demeure la Hongrie de démontrer dans un délai de deux semaines que sa loi contestée sur les médias est conforme à la législation européenne, a annoncé vendredi un porte-parole de la Commission.

"Je confirme que la Hongrie dispose de deux semaines pour répondre; passé ce délai, nous nous réservons le droit d'entamer une procédure d'infraction", a dit Jonathan Todd à l'agence Reuters.

Cet ultimatum, a-t-il ajouté, est précisé dans une lettre adressée vendredi aux autorités hongroises, qui assurent depuis le 1er janvier la présidence tournante de l'UE, par la commissaire européenne Neelie Kroes, chargée de l'"Agenda numérique" et qui supervise les questions liées aux télécommunications et à internet.

Entrée en vigueur le 1er janvier, la législation hongroise sur les médias est jugée liberticide par l'opposition et plusieurs capitales européennes.

Elle crée une Autorité nationale des médias et des communications (NMHH) qui supervise l'ensemble des médias publics et est habilité à infliger de lourdes amendes aux médias privés, qui sont tenus de publier des informations "équilibrées".

Ce nouvel organisme est contrôlé par des membres du Fidesz, le parti de droite au pouvoir.

"A ce stade, la Commission demande une clarification sur certains points. Nous essaierons de les clarifier dans les plus brefs délais (...) Notre réponse sera prête bien avant ces deux semaines", a réagi Anna Nagy, porte-parole du gouvernement de Viktor Orban.

La Commission européenne est préoccupée par le risque d'une limitation de la liberté d'expression liée à l'obligation que cette loi fait aux médias de fournir une couverture "équilibrée".

Elle s'interroge aussi sur le fait que la loi pourrait semble-t-il s'appliquer à des groupes établis hors des frontières hongroises, ce qui contrevient aux règles européennes (les médias ne peuvent répondre que des législations en vigueur dans leur pays d'origine).

Face au tollé soulevé, Viktor Orban, qui soutient que la loi respecte la liberté de la presse, s'est dit prêt à la modifier si l'UE le réclame, mais a estimé que plusieurs pays européens dont la France et l'Allemagne devraient alors l'imiter.

Justyna Pawlak, avec Sandor Peto à Budapest; Henri-Pierre André pour le service français

source : http://fr.news.yahoo.com/4/20110121/twl-union-hongrie-medias-bd5ae06.html

publié sur romandie blog le 22/01/2011 03:07

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