samedi 24 décembre 2011

Nigeria: des violences revendiquées par Boko Haram ont fait 46 morts (sources médicales)

Quarante-six personnes ont été tuées cette semaine dans le nord-est du Nigeria lors d'attaques revendiquées par la secte islamiste Boko Haram et dans des affrontements consécutifs avec les forces de l'ordre, ont indiqué samedi des sources médicales.
Ces victimes ont été dénombrées à Damaturu et Potiskum, dans l'Etat de Yobe, ainsi qu'à Maiduguri, capitale de l'Etat voisin de Borno. Des explosions et des tirs ont retenti jeudi dans ces trois villes et les violences se sont poursuivies vendredi à Damaturu.

La situation était généralement calme samedi matin malgré des tirs sporadiques localisés, selon des témoins et membres des forces de l'ordre.
Un responsable à l'hôpital de Damaturu a affirmé samedi à l'AFP que 19 corps avaient été déposés à la morgue.

"Nous avons 19 corps à la morgue parmi lesquels trois soldats, trois policiers et 13 civils. Tous ont des blessures par balles", a affirmé cette source ayant requis l'anonymat.

Vendredi, d'autres sources avaient fait état de sept autres morts à Damaturu et Potiskum, ce qui porte le bilan dans l'Etat de Yobe à 26. Un couvre-feu y a été imposé.

A Maiduguri, un infirmier de l'hôpital universitaire a fait état samedi de 20 morts.
"Au total 20 corps ont été déposés à la morgue ici. Tous sont des victimes des attaques des membres présumés de Boko Haram", a-t-il déclaré à l'AFP.

La secte a revendiqué cette nouvelle vague d'attaques.

"Nous sommes responsables des attaques de Maiduguri, Damaturu et Potiskum", a déclaré vendredi soir à l'AFP un homme se présentant comme un porte-parole du groupe, Abul Qaqa (bien Abul Qaqa), qui s'exprime régulièrement en son nom.

"Nous avons mené ces attaques pour venger la mort de nos frères tués par les forces de sécurité en 2009", a-t-il dit en référence à une insurrection de la secte en juillet 2009 qui avait été brutalement réprimée par les forces de l'ordre, faisant des centaines de morts.

Le porte-parole a assuré que Boko Haram continuerait de commettre des violences. La secte, qui s'est attribué de nombreuses attaques, a notamment revendiqué l'attentat suicide d'août contre le siège des Nations unies à Abuja qui avait fait 24 morts.

"Nous allons continuer notre guerre contre l'Etat nigérian jusqu'à l'abolition de la laïcité et la création d'un Etat islamique", a-t-il dit.

Un couvre-feu a été instauré jusqu'à nouvel ordre à Yobe de 19H00 à 07H00, a indiqué samedi le porte-parole du gouverneur de cet Etat, Abdullahi Bego.

La mesure vise "à renforcer la paix réinstaurée après les évènements des derniers jours", a-t-il dit.

La situation était calme samedi matin à Damaturu, Potiskum et Maiduguri selon des habitants et les forces de sécurité.

Des résidents ont fait état de tirs sporadiques dans le quartier de Pompomari, à Damaturu, ce qu'a confirmé le chef de la police de Yobe, Lawan Tanko.

"Les gens entendent des tirs de temps à autres car nous faisons face à une guérilla ici, les forces de l'ordre nettoient (le quatrier) des derniers éléments de Boko Haram. De temps en temps ils tirent sur une patrouille et la patrouille riposte pour les neutraliser", a expliqué M. Tanko.

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