jeudi 8 décembre 2011

Débarrassé de Rudolf Hess, Wunsiedel espère ne plus jamais voir de néonazis

Les restes de Rudolf Hess, l'ancien bras droit d'Hitler, ont été exhumés en catimini à l'aube de mercredi et sa tombe a été détruite pour éliminer le plus important lieu de pèlerinage néo-nazi en Allemagne.

A la lueur d'un petit projecteur, à quatre heures du matin, le diacre Hans-Jürgen Buchta et ses sept assistants ont voulu ainsi débarrasser à tout jamais le petit village de Wunsiedel, en Bavière (sud), des néo-nazis, 24 ans après la mort de Hess.


L'exhumation, intervenue à moins d'un mois de l'anniversaire de son décès, à l'abri du public et sans que les médias en soient informés, a été impulsée contre toute attente par la famille du criminel.

Ses restes ont été placés dans un nouveau cercueil qui a été incinéré et les cendres doivent être dispersées en mer.

Jeudi, au lendemain de cette opération secrète, M. Buchta se tient à nouveau dans le cimetière protestant, à l'emplacement de la tombe, dans la bruine. A l'avenir, espèrent les habitants de Wunsiedel, plus aucun skinhead ou vieillard nostalgique du IIIe Reich ne viendra troubler les cérémonies de deuil.

Pendant toutes ces années, il ne se passait pas une semaine sans qu'un pèlerin nazi ne vienne à Wunsiedel, se rappelle le diacre: certains effectuaient le salut hitlérien, interdit en Allemagne, devant la tombe comportant l'inscription énigmatique - "j'ai osé" - et les dates de naissance et de mort du responsable national-socialiste.

Des centaines de néonazis venaient commémorer chaque année le 17 août sa mort dans le petit village, jusqu'à ce qu'en 2005 la législation contre ce type de rassemblement soit renforcée.

Ancien numéro deux du parti national-socialiste (NSDAP) au début du règne d'Adolf Hitler, Rudolf Hess avait été condamné à la réclusion à perpétuité lors du procès des dignitaires nazis à Nuremberg.

Il s'était suicidé à 93 ans, au bout de 41 ans d'emprisonnement dans sa cellule de la prison de Spandau, à Berlin-Ouest, dont il était le seul détenu.

Hess, qui s'était rendu en Grande-Bretagne en 1941 pour tenter de négocier un accord de paix, avait indiqué dans son testament vouloir être enterré dans le cimetière protestant de Wunsiedel, où ses parents avaient une maison de vacances. La paroisse avait accepté pour respecter ses dernières volontés.

Wolf Rüdiger Hess, filleul d'Adolf Hitler, adorait son père Rudolf. Il avait accusé les Alliés d'être à l'origine de son décès.

Mais dix ans après la mort de Wolf Rüdiger, la famille Hess a semble-t-il décidé de tourner radicalement la page. En novembre dernier, Hans-Jürgen Buchta avait pourtant reçu une lettre des héritiers du criminel nazi lui demandant de prolonger de 20 ans la concession arrivant à échéance le 5 octobre 2011.

Les représentants de la paroisse ont saisi l'occasion pour expliquer à la descendante de Hess le problème que représentait ce lieu de pèlerinage, et l'ont convaincue.

"Elle a dit qu'ils ne voulaient plus rien avoir avec ça", a expliqué à l'AFP l'ancien élu du canton, Peter Seisser. "Nous étions tous très soulagés", a-t-il ajouté.

"Pendant des années, Wunsiedel et ses habitants ont été terrorisés par des néonazis du monde entier. C'est fini", a estimé Charlotte Knobloch, présidente de la communauté juive de Munich.

Et le maire-adjoint de Wunsiedel, Roland Schöffel, de conclure: "Nous espérons ne plus jamais avoir de peste brune ici".

source : orangeactu.fr

publié sur romandie blog le 21/07/2011 21:35

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