mercredi 7 décembre 2011

La Lybie sous le feu des armes

Kadhafi semble chercher une issue, les Etats-Unis prolongent leurs frappes

Mouammar Kadhafi semble chercher une voie diplomatique pour sortir du conflit alors que les Etats-Unis ont décidé de prolonger lundi leurs frappes en Libye ralenties en raison du mauvais temps, plus de deux semaines après le début de l'intervention internationale.
Lundi 4 avril 2011, les combats entre insurgés et loyalistes ont repris près du port pétrolier de Brega, 800 km à l'est de Tripoli, où des familles entières fuient les bombardements en voiture, selon les journalistes de l'AFP.

"Le centre de la ville est bombardé. Il n'y a personne pour nous protéger", dit une vieille femme bédouine. "Les soldats de Kadhafi tirent sur tous ceux qui sortent dans la rue. Il n'y a plus d'eau, plus d'électricité", raconte son mari.

Les rebelles ont réussi à avancer jusqu'aux abords est de la ville avant d'être repoussés par des tirs d'artillerie et d'obus des forces pro-Kadhafi, mieux armées et mieux organisées, qui ne cèdent pas de terrain malgré des frappes de l'Otan.

"Quand ils entendent les avions, les hommes de Kadhafi se terrent, dans les maisons ou des bâtiments. Quand c'est silencieux, ils nous attaquent", selon Saïd Bohlega, 27 ans, technicien dans le pétrole devenu insurgé.

Sur le plan politique, le pouvoir libyen a connu un nouveau revers avec la démission dimanche d'un conseiller du colonel Kadhafi, Ali Triki, doyen des diplomates, quatre jours après la défection du chef de la diplomatie, Moussa Koussa.

Ce nouveau coup dur pour M. Kadhafi, de plus en plus isolé, est intervenu alors qu'au moins deux de ses fils, Seif al-Islam et Saadi, proposent une transition vers une démocratie constitutionnelle qui prévoirait le retrait du pouvoir de leur père, a rapporté le New York Times.

Le quotidien américain, citant un diplomate sous couvert de l'anonymat et un responsable libyen informés du projet, indique que la transition serait pilotée par Seif al-Islam.

Le Conseil national de transition (CNT), qui représente les rebelles, a aussitôt rejeté cette idée. "Kadhafi et ses fils doivent partir avant toute négociation diplomatique", a déclaré un des porte-parole du CNT, Chamseddine Abdulmelah, à Benghazi (est), fief des insurgés.

Par ailleurs, le vice-ministre libyen des Affaires étrangères, Abdelati Laabidi, a rencontré dimanche le Premier ministre grec Georges Papandreou avant de se rendre en Turquie.

A Athènes, l'émissaire du colonel Kadhafi a transmis un message faisant apparaître que le régime "cherche une solution" au conflit.

Il est arrivé à Ankara pour "demander l'aide de la Turquie" pour l'instauration d'un cessez-le-feu, de sources officielles turques.

Il doit ensuite se rendre à Malte, selon le ministre grec des Affaires étrangères, Dimitris Droutsas, qui a évoqué "un petit espoir d'aller vers une solution politique ou diplomatique".

Le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini a jugé que les propositions de sortie de crise du régime "ne sont pas crédibles". Après la France et le Qatar, l'Italie a décidé de reconnaître le CNT comme le "seul interlocuteur légitime".

Londres a indiqué ne pas chercher "de stratégie de sortie pour Kadhafi".

"La population libyenne sera la seule juge de ce qu'un gouvernement convenable doit être", a ajouté un porte-parole du Premier ministre britannique, interrogé sur le rôle que pourraient jouer les fils Kadhafi.

Le régime du colonel Kadhafi, au pouvoir depuis près de 42 ans, est la cible depuis le 15 février d'une révolte populaire qui s'est transformée en guerre civile entre insurgés et forces loyales au dirigeant.

Une coalition internationale, avec à sa tête les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, est intervenue en Libye le 19 mars, dans la cadre d'une résolution de l'ONU. L'Otan a pris jeudi le commandement des opérations.

L'armée américaine avait prévu de retirer ses avions de combat et ses missiles Tomahawk des opérations à partir du week-end. Mais selon le Pentagone, "en raison du mauvais temps récent en Libye, les Etats-Unis ont répondu positivement à la demande de l'Otan de prolonger leurs frappes" aériennes jusqu'à lundi.

Le chef de la Royal Air Force (RAF), le maréchal Stephen Dalton, cité par The Guardian, a indiqué que des avions britanniques participeraient aux opérations de maintien de la zone d'exclusion aérienne "pendant au moins six mois".

L'Otan a indiqué dimanche qu'elle continuait à enquêter sur une possible bavure après la mort vendredi soir, selon les insurgés, de neuf rebelles et quatre civils dans une frappe de l'Otan près de la ville pétrolière de Brega.

Le chef du CNT, Moustapha Abdeljalil, a affirmé au quotidien italien La Stampa que certaines des victimes civiles étaient en réalité des "infiltrés de Kadhafi".

Sur le plan humanitaire, un navire affrété par Médecins sans frontières a quitté dimanche Misrata (200 km à l'est de Tripoli) assiégée et bombardée depuis 40 jours par les forces pro-Kadhafi pour Sfax, en Tunisie, avec 60 blessés à bord.

Un ferry turc, transformé en hôpital, a par ailleurs évacué dimanche 460 blessés et réfugiés de Libye, selon la presse turque, depuis Misrata et Benghazi.

Source : http://actu.orange.fr/une/kadhafi-semble-chercher-une-issue-les-etats-unis-prolongent-leurs-frappes_120539.html

publié sur romandie blog le 4/04/2011 22:06

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