mardi 6 décembre 2011

Laurent Gbagbo l'un des deux présidents de la Côte d'Ivoire renvoie l'ambassadeur Français

Paris juge le renvoi par Gbagbo de son ambassadeur sans effet juridique


En juillet 2009, le président ivoirien Laurent Gbagbo recevait au palais présidentiel l'ambassadeur de France Jean-Marc Simon, qu'il vient de désavouer.AFP/ISSOUF SANOGO


Le gouvernement de Laurent Gbagbo, l'un des deux présidents ivoiriens proclamés, a "mis fin à l'accréditation" de l'ambassadeur de France en Côte d'Ivoire, samedi 22 janvier. "L'ambassadeur de France en Côte d'Ivoire est maintenant considéré comme un sans-emploi, un citoyen français, ordinaire, qui n'est plus pour nous un interlocuteur", a expliqué Ahoua Don Mello, porte-parole du gouvernement Gbagbo. "Nous avons reçu une note verbale du ministère des affaires étrangères [français] signalant qu'ils avaient accrédité Ali Coulibaly [proche d'Alassane Ouattara, l'autre président ivoirien proclamé à l'issue de la présidentielle du 28 novembre] comme ambassadeur de Côte d'Ivoire en France."

Cette décision est "dépourvue de tout effet juridique", a aussitôt réagi le ministère français des affaires étrangères. "La déclaration de Laurent Gbagbo à l'endroit de l'ambassadeur de France, Jean-Marc Simon, est considérée par la République française comme nulle, non avenue et dépourvue de tout effet juridique", peut-on lire dans un communiqué du Quai d'Orsay.

RENVOIS MULTIPLE

"Comme le reste de la communauté internationale, la France reconnaît sans réserve M. Ouattara comme président de la République de Côte d'Ivoire (...), souligne le ministère. A l'inverse, les positions et déclarations prétendument faites au nom de la Côte d'Ivoire par ceux qui ne tirent pas les conséquences des résultats des élections présidentielles sont jugées illégales et illégitimes par la France."


Le gouvernement Gbagbo avait déjà renvoyé début janvier de Côte d'Ivoire les ambassadeurs britannique et canadiens, en application d'un "principe de réciprocité" après le retrait par ces deux pays des accréditations des ambassadeurs ivoiriens. La décision avait été immédiatement rejetée par Londres et Ottawa.

A la veille de Noël, l'Assemblée générale des Nations unies avait entériné la désignation par M. Ouattara d'un nouvel ambassadeur ivoirien. Peu après, la Belgique avait reconnu comme nouveau représentant ivoirien à Bruxelles une chargée d'affaires choisie aussi par M. Ouattara.

TENSIONS FRANCO-IVOIRIENNES EXACERBÉES

La crise postélectorale a tendu les relations entre Paris et le camp Gbagbo, dont la détérioration avait commencé à l'éclatement de la crise ivoirienne de septembre 2002 avant un paroxysme en 2004. La France a été plusieurs fois accusée d'"ingérence" ou de "complot" par le président sortant.
La France "s'ingère de la plus mauvaise manière. Toutes les résolutions qui ont lieu sur la Côte d'Ivoire à l'ONU, c'est la France qui en écrit la [version préliminaire]", avait déclaré fin décembre Laurent Gbagbo dans un entretien à la chaîne de télévision Euronews.

Mi-janvier lors d'un rassemblement de soutien au camp de son mari, Simone Gbagbo avait qualifié le chef d'Etat français Nicolas Sarkozy de "diable". "Le 'diable' est persévérant dans la défaite. C'est parce que le 'diable' est persévérant que notre pays est dans la tourmente. Aujourd'hui encore, ce diable persiste", avait dit Mme Gbagbo.

Le gouverneur de la Banque centrale ouest-africaine, proche de Gbagbo, démissionne
Le gouverneur ivoirien de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'ouest (BCEAO), Philippe-Henry Dacoury-Tabley, proche du président sortant Laurent Gbagbo, a démissionné. M. Dacoury-Tabley a présenté sa démission "de lui-même", indique unommuniqué publié à l'issue d'un sommet ouest-africain à Bamako.

Sa position comme gouverneur de la BCEAO, poste qu'il occupait depuis deux ans, était devenue intenable au lendemain des sanctions qui lui ont été infligées vendredi par l'Union européenne (UE) : interdiction de voyager et gel de ses avoirs. Il lui était reproché d'être passé outre une décision des ministres des finances de l'Union économique et monétaire ouest-africaine, prise le 23 décembre, de donner à Alassane Ouattara, tous les pouvoirs de gérer les affaires liées à cette institution et à la BCEAO. (Avec AFP.)

source : http://www.lemonde.fr/afrique/article/2011/01/22/paris-juge-le-renvoi-par-gbagbo-de-son-ambassadeur-sans-effet-juridique_1469424_3212.html#xtor=AL-32280184

publié sur romandie blog le 23/01/2011 02:13
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en ce moment (6 décembre le procés de Laurent Gbagbo a lieu, il dénonce le fait que les français ont joué les traitres. Deux avocats français devaient le défendre)

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