Lyon. Il postait sur Facebook des photos de son bébé enveloppé dans un drapeau nazi
Un néonazi lyonnais a été placé en garde à vue quelques heures lundi pour avoir posté sur Facebook des photos de son bébé enveloppé dans un drapeau nazi ou arborant une caquette à croix gammée, a indiqué la police, confirmant une information du progres.fr.L'affaire a débuté fin juin par le dépôt d'une plainte par la femme de ce plombier intérimaire, excédée par les mises en scène de leur petit garçon de moins d'un an réalisées par l'homme. Sur certaines photos, "on voit le bébé enveloppé dans un drapeau nazi ou posé dessus, parfois il porte une casquette avec une croix gammée". Sur d'autres, des photomontages, il apparaît au côté d'Hitler, a détaillé un policier.
Le père, âgé d'une trentaine d'années, a depuis retiré ces photos de sa page Facebook. Il fait partie du groupe de supporters radicaux de l'Olympique lyonnais des "Bad Gones". Il a été laissé libre à l'issue de sa garde à vue. Le parquet de Lyon doit décider lundi prochain des suites à donner à l'affaire. Durant sa garde à vue au commissariat du VIIe arrondissement de Lyon, il a reconnu son "attirance pour les thèses du nazisme". Un écharpe "white power" (le pouvoir aux blancs) a été retrouvée lors d'une perquisition à son domicile, ainsi que des drapeaux nazis.
source : http://www.ladepeche.fr/article/2012/07/25/1407004-lyon-un-neonazi-postait-sur-facebook-des-photos-de-son-bebe-enveloppe-dans-un-drapeau-nazi.html
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2009: Les néonazis tissent leur Toile!
Il n'est ni tapi dans l'ombre ni
camouflé derrière des codes secrets ou des mots de passe introuvables.
Il est là, à peine caché, sur la Toile. Aussi incroyable que cela puisse
paraître, un "parti national-socialiste français" existe. Pourtant
interdit par la loi, ce mouvement tout à la gloire d'Adolf Hitler peut,
sur Internet, laisser libre cours à sa haine maladive des juifs.
Que trouve-t-on sur le site du parti
nazi, baptisé Phenix? Tout d'abord un portrait d'Hitler et une croix
gammée en page d'accueil, un éditorial qui dénonce "la France enjuivée" et se termine ainsi: "Le combat continue! Heil Hitler!"
Puis une documentation ahurissante, l'outillage idéal du parfait nazi
et/ou révisionniste. Des rubriques surprenantes, telles "la coiffure du national-socialiste"
ou la photo d'une jeune blonde posant nue, le bras droit tendu. Mais
aussi des textes qui font froid dans le dos, interdits de parution en
France, comme Le Protocole des sages de Sion ; des jeux vidéo où l'on tue des juifs ; des chants de la Waffen-SS ; des documents intitulés "Militer en milieu scolaire", "Directives pour la sélection d'une compagne ou d'un compagnon et la procréation", "Le massacre d'Oradour, un demi-siècle de mise en scène", etc.
Le délire de deux ou trois
illuminés? Difficile à savoir. Le "parti nazi français", qui serait
surtout présent en Alsace, sur la Côte d'Azur, dans le Nord et en
Vendée, refuse tout contact avec la presse. En cherchant bien, on trouve
un numéro de téléphone et une adresse à Malakoff (Hauts-de-Seine) qui
datent de 2006. Impossible de connaître la fréquentation du site, aucun
compteur n'apparaissant nulle part. A l'inverse, à chaque message laissé
sur le forum de discussions correspond le nombre de consultations: le
plus souvent, elles se comptent en centaines. Le message "Bannissement de membres" dépasse, lui, les 2000 lectures.
Les cibles sont toujours les mêmes: juifs, musulmans (de plus en plus), Noirs?
Les renseignements généraux, les
policiers de l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux
technologies de l'information et de la communication (OCLCLTIC) et la
gendarmerie surveillent de près ce site, comme une quinzaine d'autres
rédigés en langue française. Au sujet de Phenix, certains policiers se
disent tout autant frappés par la violence des propos que par
l'actualisation constante, le nombre de documents qu'il recense et
l'abondance de photos "d'actes militants" (essentiellement des
croix gammées taguées ou collées sur des lieux publics, affiches
électorales ou panneaux de signalisation) mises en ligne.
Le Mrap (Mouvement contre le racisme
et pour l'amitié entre les peuples), qui a entrepris le recensement de
tous les sites extrémistes de droite et prévoit la publication d'un
rapport sur le sujet d'ici à la fin de l'année, se dit lui aussi
impressionné par la quantité de documents que contient le site. "Il est difficilement imaginable qu'une petite poignée de personnes puisse collecter et mettre en ligne autant de fichiers",
estime un responsable de l'association. Le Mrap note également que le
site renvoie vers 291 sites d'extrême droite, eux-mêmes liés, chacun, à
au moins dix autres.
La violence des propos est
sidérante, l'obsession antisémite omniprésente. Plusieurs sites dressent
une interminable liste de personnalités françaises juives ou supposées
telles: hommes politiques, artistes, journalistes? "En termes de
racisme, on a longtemps été dans le subliminal, même sur la Toile,
souligne un spécialiste de l'Internet. Là, ce n'est plus du tout le cas." Les cibles sont toujours les mêmes: juifs, musulmans (de plus en plus), Noirs? "Caisse de résonance idéale pour les personnes à la marge, que ce soit sexuellement ou politiquement",
comme le dit un policier, Internet ici sert de défouloir aux racistes
et fait office de lieu de ralliement: des rendez-vous y sont
discrètement donnés. "Avant, un nazi qui voulait se faire des amis
rencontrait quelques difficultés. Aujourd'hui, en allant sur le Web, il
peut se faire plein d'amis en quelques minutes", résume un militant
associatif qui réclame l'anonymat - un de ses collègues, moins discret, a
reçu des menaces de mort à son domicile.
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