Paris-Berlin, une "relation incontournable"
Ils se sont retrouvés à Reims, comme leur prédécesseur en 1962. Dimanche, François Hollande et Angela Merkel ontcélébré les 50 ans de la réconciliation franco-allemande.
Cinquante ans jour pour jour. Après De Gaulle
et Adenauer en 1962, François Hollande et Angela Merkel se sont
retrouvés dimanche à Reims pour célébrer la réconciliation entre les
deux pays, qui s'étaient combattus au cours de trois guerres. Sur le
parvis de la cathédrale, les deux dirigeants ont appelé au renforcement
des liens d'amitié unissant leur contrée respective. "Aucune force
obscure, et encore moins la bêtise qui lui prête souvent son concours,
ne pourra altérer le mouvement profond de l'amitié franco-allemande", a
déclaré François Hollande, en allusion à la profanation découverte la veille dans un cimetière militaire des Ardennes,
à une quarantaine de kilomètres de Reims. "Notre amitié inspire
l'Europe. Nous ne voulons pas donner la leçon. Nous entendons tout
simplement montrer l'exemple", a aussi déclaré le chef de l'Etat
français.
"L'Europe c'est bien plus qu'une
monnaie, et la relation franco allemande est incontournable à cet égard,
elle a marqué très fortement l'unification européenne qu'elle a fait
progresser" mais "ce n'est pas une relation exclusive, elle invite
chacun à s'y associer", a répondu en écho la chancelière allemande,
Angela Merkel. Avant de conclure par une formule utilisée à l'époque par
le général de Gaulle lors d'une visite en Allemagne en 1962 : "Vive
l'amitié franco-allemande."
Une plaque commémorative en allemand
Entre François Hollande et Angela Merkel, l'entente était chaleureuse dimanche, mais sans effusion de joie, dix jours après les turbulences du sommet européen de Bruxelles.
Le président français avait accueilli en fin de matinée, vers 11
heures, la chancelière allemande, avec qui il s'était dirigé vers la
cathédrale de Reims, sous les applaudissements de quelques centaines de
personnes et une pluie intermittente. Une plaque commémorative du 8
juillet 1962 écrite en allemand a été dévoilée, à côté de celle en
français de l'époque. On peut y lire, en lettres d'or, cette fameuse
phrase du général de Gaulle à l'adresse de l'archevêque de l'époque
Monseigneur Marty : "Excellence, le chancelier (Konrad Adenauer, ndlr)
et moi-même venons dans votre cathédrale sceller la réconciliation de la
France et de l'Allemagne. Dimanche 8 juillet 1962, 11h02".
Dans
la cathédrale, entièrement restaurée après avoir très gravement touchée
par les bombardements du premier conflit mondial, Monseigneur Thierry
Jordan a rappelé que "lorsque le général de Gaulle et le chancelier
Adenauer accomplirent l'acte dont nous commémorons l'anniversaire, ils
apportaient avec eux un passé que nul ne voulait plus revoir".
"Nous ne tournons pas une page, nous ouvrons une porte"
Aux
côtés de la chancelière, François Hollande a souhaité rendre "encore
plus étroite" l'amitié franco-allemande. "Nous ne tournons pas une page,
nous ouvrons une porte", a-t-il déclaré citant les mots de son
prédécesseur. "Qui aurait pu songer à cette époque que leurs
successeurs, chanceliers et présidents de la République, seraient
capables ensemble d'aller aussi loin, d'aller aussi vite?", a poursuivi
le président français, en énumérant les grandes étapes de la
construction européenne jusqu'à la création de l'euro. "Une amitié se
préserve, mais surtout se cultive, s'entretient, s'enrichit pour mieux
se redécouvrir. C'est notre devoir mais aussi notre responsabilité. Nous
n'héritons pas d'une amitié, nous la renouvelons à chaque génération", a
poursuivi le chef de l'Etat.
Cette journée est la
première d'une série de manifestations organisées pour les 50 ans de la
signature du traité de l'Elysée, le 22 janvier 1963, entre De Gaulle et
Adenauer. François Hollande a précisé qu'il serait à Berlin le 22
janvier prochain pour le 50ème anniversaire du traité, et qu'il voulait
faire de cette année 2013 de commémorations franco-allemandes "un
véritable succès populaire".
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