dimanche 11 septembre 2011

Les méthodes interrogatoire de la CIA

Les interrogateurs de la CIA ont eu recours au "waterboarding", une technique consistant à infliger un simulacre de noyade, à 183 reprises sur Khalid Sheik Mohamed, le cerveau des attentats du 11 septembre 2001, rapporte le New York Times.


Le quotidien, qui cite une note du ministère de la Justice datant de 2005, ajoute qu'un autre membre présumé d'Al Qaïda, Abou Zoubaydah, a été interrogé de la sorte à 83 reprises.

Selon cette note, le waterboarding a été utilisé 183 fois sur Khalid Sheik Mohamed au cours du seul mois de mars 2003.

Le président Barack Obama a interdit l'usage de cette technique d'interrogatoire prenant ses distances avec son prédécesseur, George Bush, dont l'administration ne considérait pas qu'il s'agissait d'actes de torture.

Il a toutefois déclaré jeudi dernier que les agents de la CIA ayant eu recours au "waterboarding" ou à d'autres méthodes musclées d'interrogatoires ne seraient pas poursuivis.

Bill Trott, version française Clément Dossin
Lundi 20 avril 2009 à 8 H 30 http://fr.news.yahoo.com/4/20090420/twl-usa-11septembre-interrogatoire-bd5ae06.html

ET AUSSI
Le manuel du parfait interrogateur
 
Dans une note, le cabinet de la Justice briefe la CIA sur la façon de faire parler Abou Zoubaydah


Sur les quatre mémos secrets publiés jeudi soir par l’administration Obama, le premier révèle le traitement subi lors de son interrogatoire par Abou Zoubaydah, l’un des membres les plus hauts placés d’Al-Qaeda. Daté du 1er août 2002, le document est signé de la main de l’avocat du département de la Justice, Jay S. Bybee, qui répond à John Rizzo, de la CIA. Ce dernier avait requis «l’avis de ce cabinet sur certaines pratiques qui pourraient tomber sous le coup de la loi d’interdiction de la torture».

«Habitué au traitement». Le cabinet de la Justice commence par rappeler les faits : «Notre avis est basé sur les faits suivants, que vous nous avez communiqués. L’équipe d’interrogatoire est persuadée qu’il possède encore des informations qu’il refuse de divulguer. Il s’est habitué au traitement et ne présente aucun signe d’une quelconque volonté de parler. Au vu des informations que Zoubaydah posséderait et du haut niveau de menace actuel, semblable à celui qui régnait à la veille des attentats du 11 Septembre, vous désirez faire basculer les interrogatoires dans ce que vous appelez une "phase de pression accrue" […]. Vous envisagez d’employer dix techniques pour l’encourager à divulguer les informations cruciales mentionnées ci-dessus. Ces dix techniques sont : (1) l’intimidation, (2) la "technique du mur" [qui consiste à repousser violemment le prisonnier contre un mur auquel il est adossé, ndlr], (3) la saisie au visage, (4) la gifle au visage, (5) le confinement dans un endroit exigu, (6) le "wall standing" [forcer le prisonnier à se tenir debout pendant des heures près d’un mur sans avoir le droit de s’y appuyer], (7) les positions stressantes, (8) la privation de sommeil, (9) le confinement dans un endroit exigu avec des insectes, (10) la simulation de noyade.»

La conclusion de ce mémo de 18 pages est la suivante : «Au regard des éléments fournis, il apparaît que la procédure d’interrogatoire envisagée ne violera pas la loi d’interdiction de la torture.»

«Banc incliné». Le mémo précise les limites à ne pas franchir et les circonstances dans lesquelles doivent être appliquées les méthodes. La simulation de noyade (waterboard) est ainsi décrite : «L’individu est attaché à un banc incliné, ses pieds légèrement surélevés. Un linge est placé sur son front et ses yeux et de l’eau est versée dessus. La respiration est légèrement entravée pendant vingt à quarante secondes […]. Le linge est retiré, l’opération peut recommencer après trois ou quatre inspirations. Elle ne doit pas dépasser les vingt minutes au total.» Enfin, il recommande «qu’un médecin soit présent durant cette expérience et que la procédure soit stoppée en cas de sévère dommage physique ou mental. Zoubaydah présente une blessure : des mesures doivent être prises pour qu’elle ne soit pas aggravée».
18/04/2009 à 06h51 AURELIA HILLAIRE
http://www.liberation.fr/monde/0101562705-le-manuel-du-parfait-interrogateur

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