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Un syndicaliste d'AREVA ligotée à son domicile
Mystérieuse agression d'une syndicaliste d'Areva à son domicile
19 décembre 2012 à 17:50
Une syndicaliste d'Areva a été agressée lundi chez elle, dans des
circonstances encore mal éclaircies, a révélé Libération mercredi en
liant implicitement cette affaire à un récent accord avec la Chine, au
grand dam du groupe qui annonce son intention de poursuivre le quotidien
en justice.
La secrétaire CFDT du comité de groupe européen d'Areva, Maureen
Kearney, a été assaillie lundi matin à son domicile par un inconnu qui,
selon Libération, lui a passé une cagoule, l'a bâillonnée et ligotée en guise "d'avertissement". Elle n'a été libérée que cinq heures plus
tard par sa femme de ménage, selon la même source.
L'agression a été confirmée à l'AFP par des syndicalistes, sans plus de détails.
"Maureen
a été agressée chez elle lundi matin. Des militants CFDT, tels que les
représentants au conseil de surveillance d'Areva, le coordinateur
Jean-Pierre Bachmann, sont actuellement entendus par les forces de
l'ordre", a simplement affirmé Michel Toudret, délégué central CFDT
Areva NC, la branche nucléaire du groupe.
Le syndicaliste s'est
refusé à faire un lien quelconque entre ces événements et la signature
en octobre d'un protocole d'accord pour le développement d'un nouveau
réacteur nucléaire de 3e génération d'une puissance de 1.000 mégawatts
commun à EDF, Areva et le groupe nucléaire chinois CGNPC, China
Guangdong Nuclear Power Company.
Mais dans son article, Libération relève notamment que cet accord était un dossier qui "préoccupait" la syndicaliste.
"Coups de téléphone de menace"
Le
quotidien rappelle que, le 20 novembre, le comité de groupe européen a
voté à l'unanimité une résolution demandant à Luc Oursel, président du
directoire d'Areva, de lui communiquer le texte de l'accord, n'excluant
pas, "si nécessaire, de porter l'affaire au pénal pour délit d'entrave"
si les documents n'étaient pas communiqués.
Pour Libération, "c'est à ce moment-là que les relations entre Maureen Kearney et sa hiérarchie se sont dégradées".
Michel
Toudret a confirmé l'inquiétude des syndicats, qui craignent des
transferts de technologies avec la Chine, tout en refusant de faire le
lien avec l'agression, qu'il n'explique pas. Il a néanmoins indiqué que
Maureen Kearney, "recevait des coups de téléphone de menaces" depuis
quelque temps.
Pour sa part, réagissant à l'article de Libération,
la direction d'Areva a annoncé vouloir poursuivre le journal en justice
pour le traitement "diffamatoire" qu'il fait, selon elle, de cette
affaire.
Le géant français du nucléaire reproche au journal
d'avoir indiqué "par des raccourcis et des parallèles douteux qu'Areva
pourrait avoir une quelconque responsabilité dans l'agression de l'une
de ses salariés".
Contacté par l'AFP, Nicolas Demorand, directeur
de Libération - dont le conseil de surveillance est présidé par
l'ancienne patronne d'Areva Anne Lauvergeon - a affirmé qu'à "ce stade",
il attendait "de recevoir la plainte".
"J'avoue être étonné par
ce que j'estime être une sur-réaction de leur part", a-t-il ajouté,
rejetant les accusations d'Areva sur le "traitement diffamatoire" de
l'affaire.
"L'article est purement factuel. (...) Il s'agit de
l'agression d'une syndicaliste d'Areva. Il me semble difficile de faire
l'impasse sur son métier", a-t-il encore dit.
Mercredi, Maureen
Kearney restait "choquée, mais chez elle", selon Yannick Rouvière,
secrétaire de l'Union fédérale des syndicats du nucléaire, qui se refuse
à toute hypothèse.
"Nous sommes très réservés. Il y a une enquête de gendarmerie, il faut faire attention, être prudent", a-t-il estimé.
Interrogé par l'AFP, le parquet a refusé de communiquer pour l'instant sur le sujet.
source : http://www.liberation.fr/depeches/2012/12/19/mysterieuse-agression-d-une-syndicaliste-d-areva-a-son-domicile_868769
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